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Le Niger face à la menace d’une intervention militaire

Le Niger face à la menace d’une intervention militaire


Juste une semaine après la destitution du président nigérian Mohamed Bazoum par l’armée, la menace d’une intervention soutenue par l’Occident dans le pays a commencé à augmenter.

La prise de contrôle militaire du 27 juillet a été soutenue par de nombreux Nigériens, qui ont organisé des manifestations anti-françaises dans la capitale nigériane, Niamey, et dans d’autres régions du pays. Cependant, il n’a pas été bien accueilli par l’allié restant de l’Occident en Afrique de l’Ouest.

Le 30 juillet, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), composée de 15 pays, a imposé des sanctions au Niger et menacé de recourir à la force si les chefs militaires nigériens ne rétablissaient pas le président déchu Bazoum dans un délai d’une semaine.

La CEDEAO et l’Union économique et monétaire ouest-africaine, composée de huit membres, ont déclaré qu’avec effet immédiat, les frontières avec le Niger seraient fermées, les vols commerciaux interdits, les transactions financières interrompues, les avoirs nationaux gelés et l’aide terminée. Les responsables militaires impliqués dans le soi-disant coup d’État seraient interdits de voyager et leurs avoirs gelés, a-t-il ajouté.

Les sanctions ont été saluées par les États-Unis ainsi que par la France et par le reste de l’Union européenne, qui se sentaient menacés par la prise de contrôle militaire et son sentiment anti-impérialiste.

Les États-Unis, la France, l’Italie et l’Allemagne ont des troupes au Niger en formation militaire et en mission pour combattre les insurgés islamistes. Le Niger est également le septième producteur mondial d’uranium. Le métal radioactif du pays est principalement exporté vers l’Europe.

Le 3 août, les chefs de la défense de l’Afrique de l’Ouest se sont réunis à Abuja, la capitale du Nigeria, et ont discuté de la possibilité d’une intervention militaire au Niger si les efforts ne parvenaient pas à rétablir le président déchu, Bazoum.

Une intervention au Niger dépendrait fortement du Nigeria, qui dispose de 223 000 personnes ainsi que d’avions de combat modernes et d’hélicoptères armés. La ministre sénégalaise des Affaires étrangères a également déclaré que son pays participerait à une intervention militaire si la CEDEAO décidait d’agir.

Cependant, plusieurs autres États membres de la CEDEAO ont déjà déclaré qu’ils ne soutiendraient pas l’usage de la force au Niger, notamment la Mauritanie, l’Algérie, le Mali et le Burkina Faso.

Il convient de noter que le Mali et le Burkina Faso ont annoncé dans une déclaration commune le 1er août que toute intervention militaire contre les chefs militaires nigériens serait considérée comme une “déclaration de guerre” contre leurs nations.

Une intervention militaire au Niger sera très probablement soutenue par l’Occident, qui craint que la prise de contrôle militaire ne facilite l’expansion de l’influence russe en Afrique de l’Ouest. Les manifestants pro-militaires ont déjà appelé à renforcer les relations avec Moscou et la coopération avec l’armée russe.

Toute intervention dans le pays dégénèrerait en conflit en Afrique de l’Ouest compte tenu de la scission au sein du bloc de la CEDEAO. L’Occident, à savoir les États-Unis et la France, envisage apparemment de déclencher une guerre dans la région, en utilisant ses alliés là – bas comme mandataires.

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