Accueil |

Elections générales: le compte à rebours a commencé

C’est désormais officiel – ou presque ! Les élections législatives, régionales et municipales auront bien lieu au mois de mai prochain. En effet, la commission électorale nationale indépendante a approuvé la proposition relative au chronogramme des élections en recommandant la convocation du collège électoral le 28 février prochain et le premier tour du vote le 13 mai 2023. La CENI propose les dates mais c’est le Président de la République qui convoque le collège électoral, selon la constitution mauritanienne.

La CENI a précisé qu’elle avait le choix de convoquer le collège électoral le 6 février, ce qui aurait fait coïncider la date de la campagne électorale avec le mois béni du Ramadan et la fête d’El vitr. En effet, ce choix prévoyait les délais suivants : convocation du collège électoral le 6 février 2023, lancement de la campagne électorale le 7 avril 2023, organisation du premier tour des élections samedi 22 avril 2023 et le second tour samedi 6 mai 2023.

La CENI a cependant abandonné ce choix et a recommandé de donner la priorité au choix du lancement de la campagne électorale dès la fin du mois du Ramadan ce qu’elle considère plus prudent. Ce deuxième choix fixe lui les délais suivants : convocation du collège électoral le 28 février 2023, ouverture de la campagne électorale vendredi 28 avril 2023, organisation du premier tour samedi 13 mai 2023 et deuxième tour samedi 27 mai 2023. La classe politique du pays, dans un accord avec le ministère de l’intérieur et de la décentralisation avait décidé d’anticiper la date des élections prévues initialement mi-2023, une anticipation justifiée par la période d’hivernage dans le pays.

Les partis politiques de la majorité préparent les prochaines élections

En attendant, les partis politiques n’ont pas perdu de temps. Ainsi, la coordination des partis politiques de la majorité soutenant le président Ould El Ghazouani a tenu plusieurs réunions dans le cadre des rencontres périodiques en prélude des élections venir. Ces réunions, selon le parti, ont pour but d’examiner la situation politique dans le pays en prévision des prochaines élections législatives, régionales et municipales.

Rappelons que les partis politiques mauritaniens s’étaient entendus avec le ministère de l’intérieur sur de la proportionnelle dans certains circonscriptions électorales et l’élection des représentants des mauritaniens de l’extérieur. Lors de sa dernière session l’Assemblée Nationale avait adopté les derniers changements contenus dans l’accord politique conclu entre le ministère de l’intérieur et les partis politiques, avant que le gouvernement ne le transmette au conseil constitutionnel qui en rejeté celui relatif à l’élection des représentants des mauritaniens à l’extérieur.

Une partie de l’opposition sceptique

« Nous allons nous battre pour obtenir un résultat et empêcher le truquage des élections par le parti au pouvoir » a affirmé Madame Kadiata Malick Diallo, député à l’assemblée Nationale et membre de la coalition « Espoir Mauritanie ». La transparence des élections dépend de la volonté politique du pouvoir selon elle.

« L’histoire des élections en Mauritanie, jusqu’en 2001 les élections ont été truquées, le fichier électoral n’était pas fiable parce qu’on y mettait tout ce qu’on voulait. On faisait voter des mineurs en les présentant comme des majeures avec une carte d’identité truquée, une seule personne pouvait voter deux à trois fois, des votes multiples, le bourrage des urnes et le vote des militaires multiples », a-t-elle soutenu. Les conditions de transparence et de crédibilité restent donc liées à la volonté du pouvoir et à l’indépendance de la CENI constituée avec les partis politiques.

« Même s’il y a beaucoup d’inquiétudes, je préfère juger sur la base des faits. Et ce que je vois aujourd’hui c’est que le parti du pouvoir est allé à l’assaut des populations en demandant aux gens de présenter leurs cartes d’identités. Tout laisse croire qu’il s’agit là d’une opération de fraude qui se prépare. Ils distribuent des vivres par-ci, par-là, à l’approche des élections pour conditionner l’électorat. Ils utilisent leurs positions pour intimider les gens qui sont liés à l’administration.

Tout celui qui occupe un poste que ce soit les directeurs, les chefs de services, ne peut pas s’afficher à l’opposition. Dans ces conditions, il est illusoire de parler de transparence électorale et nous en tant qu’opposition nous allons nous battre pour qu’il y ait le respect de la transparence ».

La CENI rassure

Pour sa part, Ahmed Mohamed Khairou, Secrétaire Général de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), estime que « les préparatifs des élections se passent dans des bonnes conditions. Il a rappelé que la liste du personnel a été publiée depuis le 9 janvier sur le site de la CENI.

« Nous avons entamé la formation du personnel depuis début de ce mois de janvier 2023. Les signatures des contrats et le déploiement du personnel sur l’ensemble du territoire national.

Nous avons recensé pour le moment 143.000 personnes et nous sommes optimistes que tout se passera dans des bonnes conditions », a déclaré le fonctionnaire de la CENI qui poursuit : « On nous accuse de ne pas être crédibles ni transparents, nous avons prêtés serment donc nous avons l’obligation de le respecter, une fois désignés les 11 qui constituent la commission électorale, il est de notre devoir de garder les secrets professionnels de moralités et de neutralités et surtout être transparent dans ce qui nous a été confié comme mission ».

Alors rendez-vous dans quelques mois pour voir si les inquiétudes des uns étaient fondées ou si les engagements des autres ont été tenus.

Sikhousso

L’ÉVEIL HEBDO

Articles similaires