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Sahel et environs : effet domino ?

Sahel et environs : effet domino ?
PAR GIANFRANCO COPPOLA PUBLIÉ LE 11 JUILLET 2022 MISE À JOUR LE 9 JUILLET 2022

par DEFENSE ONLINE (Enrico Magnani)

La fin de la mission française ‘Barkhane’ au Mali (suivie de près par celle de l’opération multinationale des forces spéciales européennes ‘Takuba’ sanctionnée le dernier jour de juin), la suspension juste précédente de l’EUTM (EU Training Mission) – Mali part de nombreuses questions sont ouvertes sur l’avenir du Sahel, saisi par un réseau de problèmes anciens et nouveaux, des faiblesses qui font craindre que ces criticités s’étendent dangereusement et fassent aussi du golfe de Guinée voisin une zone à haut risque, et là aussi les répercussions de la lointaine, mais jamais si proche, la crise ukrainienne.

Pendant ce temps, le cadre institutionnel de la zone qui s’étend du Sahel au golfe de Guinée est devenu fragile avec les gouvernements putschistes au pouvoir au Mali, au Burkina Faso, en Guinée-Conakry et une situation similaire est enregistrée dans le pilier de la présence française en Occident. -Afrique centrale. , Tchad (bien que formellement ce ne soit pas un coup d’Etat, Mahamat Idriss Deby, le fils de l’ancien président Idriss Deby Itno, tombé au combat contre les islamistes le 20 avril 2021, a été installé à la tête du pays par les chefs militaires nationaux avec une action constitutionnellement douteuse, suivie de la promesse d’un retour au système démocratique après une transition de trois ans). Tous ces gouvernements ont promis un retour à une dynamique démocratique et institutionnelle normale après avoir été régulièrement suspendus tant par la CEDEAO que par l’Union africaine, comme c’est la pratique dans ces États, mais la normalité ne se fera pas avant deux à trois ans.

Dans le golfe de Guinée, l’instabilité émane du Sahel et ajoute de nouveaux éléments de crise à une zone qui a déjà connu de graves problèmes par le passé. En Guinée-Bissau, seul l’envoi urgent de troupes de la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) a vraisemblablement empêché la répétition d’un autre renversement manuel dans ce qui est considéré comme un « État narco » (rythmé par 10 États depuis 1974, l’année de l’indépendance du Portugal). Le Sénégal voisin continue d’être menacé par la rébellion de la région de Casamanche ; La Gambie est toujours occupée par les troupes d’une autre opération de stabilité de la CEDEAO, l’ECOMIG. Le Ghana est affligé par les tentatives séparatistes du Togoland (qui veut se réunir avec le Togo proprement dit) ; la Côte d’Ivoire est confrontée à une crise politique difficile ; Le Bénin, influencé par l’insurrection islamiste dans le sud du Nigeria voisin et un leadership sclérosé.

Mais la violence est en hausse au Sahel ; au Burkina Faso, au Mali, au Niger, au Tchad, les attaques des groupes armés islamistes se font au compte-gouttes et font de nombreuses victimes civiles. Malgré les engagements politiques, financiers et militaires de la communauté internationale, comment expliquer une telle dégradation de la situation sécuritaire au Sahel au cours de la dernière décennie ?

Plusieurs facteurs expliquent cette insécurité croissante dans la région. Premièrement, il y a l’artificialité et la faiblesse des États issus de la décolonisation des années 1960 ; autant de problèmes qui pendant toutes ces années n’ont pas été abordés, mais qui se sont en fait aggravés sous les effets de la guerre froide, sa fin, le nécolonialisme économique et l’arrivée de la mondialisation.

A cela s’ajoute la croissance des groupes terroristes et des affrontements inter et intracommunautaires, et la zone des « trois frontières », qui comprend les zones frontalières communes entre le Niger, le Mali et le Burkina Faso, est le point chaud de cette crise.

L’achèvement du retrait des forces internationales du Mali, prévu à la fin de l’été, a également exacerbé l’instabilité dans la région et depuis l’annonce, les groupes terroristes regagnent progressivement du terrain, enhardis par les perspectives de réduction et de disparition d’une menace qui , pour le meilleur ou pour le pire, avaient réussi à réduire la portée et l’impact de leurs actions.

Quant à la présence de Wagner au Mali, c’est une autre inconnue apparente, tant son parcours est très clair ; selon le discours officiel de Bamako, leur objectif est de soutenir le gouvernement provisoire (putschiste) émané des Forces armées maliennes (FAMA) et de renforcer la lutte contre le terrorisme.

Enfin, la présence de la Russie au Mali n’est pas étrangère à la guerre de l’information que traverse le pays (et toute la région) avec l’émergence soudaine et rapide de sentiments anti-occidentaux.

Le Niger, dernier bastion de stabilité au Sahel

Le seul qui semble encore stable est le Niger, mais lui aussi, comme tous les autres États de la région, est un acteur faible, où le président Mohamed Bazoum (avec celui de la Mauritanie, est le seul régulièrement élu dans la région), doit faire face à une opinion publique, probablement attisée par des acteurs et facteurs extérieurs, de plus en plus hostile à la présence française et occidentale, à la menace grandissante des groupes terroristes et à la contestation des organisations criminelles opérant dans les trafics en tous genres. Autant d’éléments qui s’ajoutent à une situation économique et sociale difficile. Au pouvoir depuis un peu plus d’un an, le chef de l’Etat doit faire face à des impératifs sécuritaires, aux effets de la crise malienne et à un sentiment anti-français grandissant. S’il a choisi d’apparaître comme l’allié des Occidentaux au Sahel, il sait aussi que ce pari est risqué.

Ces dernières semaines, les attaques de l’État islamique se sont intensifiées le long de la frontière avec le Mali, mais la réponse de Bamako est jugée faible par le Niger, tandis que la pression terroriste du Tchad est toujours contenue par les forces de N’Djamena. Entre-temps, les premiers drones de fabrication turque (évidemment le Bayraktar TB2) sont arrivés, dans le cadre d’un programme d’armement massif, qui opérera à partir de la base aérienne 201, construite par les États-Unis dans la région stratégique d’Agadez, et sera également utilisé pour surveiller les convois de trafiquants de drogue, qui font partie intégrante du programme de financement djihadiste. Comme les États-Unis, l’Allemagne, l’Italie et le Canada y ont une présence militaire et concentrent leurs efforts sur la formation des forces armées locales. Enfin et surtout, la France travaille actuellement à faire du Niger le nouveau hub de sa présence au Sahel, une fois le retrait du Mali de l’opération « Barkhane » achevé (le Niger, en plus des hydrocarbures, est un producteur d’uranium, nécessaire à centrales nucléaires dans l’hexagone).

Depuis l’annonce du départ de « Barkhane » et de « Takuba » du Mali, le président Bazoum n’a cessé d’être favorable à une plus grande présence des forces françaises, européennes et américaines sur son territoire et a rappelé que l’une des missions prioritaires de son premier terme c’est la reconquête des territoires passés sous le joug de l’État islamique. Depuis fin février, elle a entamé un programme de contacts avec les dirigeants nigériens et la société civile pour appeler à une plus grande collaboration avec les Occidentaux et, surtout, avec la France et a bon jeu en présentant le Niger comme un bastion occidental en matière de les « trois frontières », étant très critique d’un Burkina Faso impuissant et d’un Mali infiltré par Wagner. Du côté de l’opposition, il y a ceux qui n’hésitent pas à qualifier le chef de l’Etat nigérian de vassal des Français, notamment sur les réseaux sociaux où le sentiment anti-occidental monte.

En novembre 2021, l’épisode du passage controversé d’un convoi militaire français dans l’ouest du pays – au cours duquel trois civils ont été tués – a contribué à tendre ce climat. La France a finalement accepté d’indemniser les familles des victimes, mais sans reconnaître aucune culpabilité. Si l’ambiance n’est pas aussi empoisonnée qu’au Mali, au Burkina Faso ou encore au Tchad – où l’alliance avec Paris n’est pas encore remise en cause par les autorités mais où des manifestations anti-françaises ont récemment eu lieu – le Niger opère avec prudence en œuvrant pour le maintien la bombe du sentiment anti-français désamorcée et favorisant le déploiement hors de Niamey, dans de petites bases et dans cette perspective explique l’opposition du gouvernement local à une augmentation des effectifs français autour de l’aéroport de la capitale, et l’insistance sur le partage d’informations relatives aux mouvements djihadistes, alors qu’ils dépendent largement des technologies françaises et américaines.

Quelques autres engagés pour accroître leur influence au Sahel

Parmi les acteurs régionaux, loin de travailler en harmonie, comme ils le devraient, sont armés les uns contre les autres, comme l’Algérie et le Maroc (jusqu’à présent seulement verbalement), engagés dans une lutte sans merci pour accroître leur influence au Sahel à aux dépens de l’autre. Dans cette optique, Alger veut relancer le projet de gazoduc TSGP (Trans Sahara Gas Pipeline) (et par la suite d’oléoduc, qui peut être étendu à un axe routier et ferroviaire) qui reliera le Nigeria à l’Algérie en traversant le Niger, reliant le Golfe de la Guinée à la Méditerranée. Le pipeline de 4 128 kilomètres d’une capacité annuelle de 30 000 millions de mètres cubes est une entreprise colossale avec d’énormes défis de sécurité. Le TSGP permettrait de connecter les réserves de gaz du Nigeria et du Niger au pays du Maghreb, avec une connexion directe avec l’Europe, via Medgaz (Espagne), Transmed et Galsi (Italie). Par ailleurs, Alger a renforcé ses liens avec le Tchad, jusqu’ici plutôt faibles.

L’UE, un soft power qui ne parvient pas à devenir dur au Sahel

L’UE voit la situation avec une inquiétude croissante et essaie d’y faire face, même si le projet semble avoir des faiblesses intrinsèques. Sous l’impulsion de la présidence française de l’UE au premier semestre, Bruxelles prévoit d’activer trois nouvelles missions militaires en Afrique après que la Russie a expulsé l’EUTM-RCA de la République centrafricaine et l’EUTM-Mali de Bamako et continue de menacer de le bloquer au Burkina Faso.

L’expansion militaire de l’UE en Afrique, une révolution copernicienne avec une approche de « puissance douce » ratée que Bruxelles poursuivait depuis des années, vient faire face à la pression russe (et chinoise en arrière-plan) sur le continent. L’UE espère également créer sa propre force de réaction rapide d’ici 2025, conçue pour opérer dans des endroits comme le Sahel et être prête à se battre pour défendre les intérêts européens, a déclaré le Service européen pour l’action extérieure (SEAE), notant que les pays de l’Union doivent accepter les risques. associés à un accompagnement plus étroit des forces des États partenaires dans les opérations de combat.

Les nouvelles missions devraient être situées au Burkina Faso, dans un des États du golfe de Guinée, et au Niger. Ce dernier semble être le premier à se concrétiser après que les autorités de Niamey ont demandé un centre d’excellence logistique et de maintenance à Bruxelles, agrandissant considérablement celui existant et formant la police locale, l’EUCAP Sahel-Niger. Mais l’UE souhaite aller au-delà de cette demande initiale pour couvrir également un paquet « formation, équipement et accompagnement » des forces armées locales, évoquant la construction prochaine d’une EUTM-Niger ou encore une opération militaire de plus grande envergure pour accompagner les Forces armées nigérianes au combat (un nouvel EUROFOR ?). Les Forces armées du Burkina Faso, lors de discussions au niveau technique, ont demandé à Bruxelles un paquet similaire, mais la junte au pouvoir à Ouagadougou a une attitude ambiguë, car elle a également envoyé mi-avril une délégation militaire de haut niveau au Mali et on le soupçonne d’avoir discuté de l’utilisation de Wagner pour combattre les djihadistes de la même manière qu’au Mali. Mais le service extérieur de l’UE envisageait également de mettre en place une opération militaire limitée dans un État côtier identifié dans le golfe de Guinée (mais non rendu public) qui accueillerait des formateurs militaires de l’UE qui pourraient effectuer des missions « sur mesure » dans la région. Dès lors, l’hypothèse d’une nouvelle EUMARFOR semble encore éloignée de la présence navale européenne actuelle dans la zone (non institutionnalisée), alors que la « African Partnership Station » des États-Unis. La marine travaille à plein régime avec les marines locales du golfe de Guinée luttant contre la contrebande, la piraterie croissante, la pêche illégale, les attaques contre les plateformes pétrolières, le trafic de drogue.

L’UE a clôturé sa mission en République centrafricaine (EUTM-RCA) en décembre 2021 après que des mercenaires de Wagner ont pris le commandement d’unités locales formées par l’UE et commis des atrocités contre la population civile, selon un schéma observé plus tard au Mali. Pour les mêmes raisons, Bruxelles a suspendu ses missions d’entraînement militaire et civil au Mali en mai après que Bamako a contacté Wagner qui a fait appel à ses « sous-traitants » pour combattre les djihadistes. Le retrait de la mission de l’UE (EUTM-Mali) visait à prévenir tout risque de réputation dû au fait que les forces de défense maliennes formées par l’UE tombaient sous le contrôle ou s’engageaient avec des forces affiliées à la Russie, comme cela a été noté dans le centre du pays, les forces étrangères de l’UE dit le service. Mais les unités de la Garde nationale, de la Gendarmerie nationale et de la Police nationale, qui ont été formées par l’EUCAP Sahel-Mali (l’autre mission de l’UE au Mali, axée sur la formation de la police et analogue à l’EUCAP Sahel-Niger précitée) sont désormais sous la direction du personnel de Wagner et on estime qu’ils terrorisent la population civile, ciblant en particulier la communauté peule, avec des informations faisant état d’une violence sans précédent. Les quelques formateurs militaires et civils de l’UE qui resteront au Mali le feront pour maintenir un certain contact avec les commandements maliens et garder un œil sur la présence russe, désormais notable à Sévaré, Ségou, Niono, Tombouctou et Gossi et que la base aérienne 101, à Bamako, sert de hub logistique pour le déploiement de Wagner. La présence des ouvriers de Wagner s’est accompagnée d’une campagne de désinformation qui visait à détourner l’attention des atrocités des forces affiliées à la Russie contre les civils et contenait un fort message idéologique panafricain, anticolonial, antifrançais et antioccidental.

L’ONU, et un avenir incertain

Les tensions entre la Russie et l’Occident au Sahel ont aggravé les perspectives d’avenir de la MINUSMA, l’une des opérations de maintien de la paix les plus importantes et les plus dangereuses des Nations Unies, envoyée pour aider le Mali à résister à une insurrection islamiste extrémiste de dix ans qu’elle devrait remplacer .les forces françaises de ‘Barkhane’. Mais le contexte du pays est difficile : l’économie étouffe sous les sanctions imposées par l’UE, la CEDEAO et l’Union africaine après que la junte militaire de Bamako a encore reporté les élections promises.

Alors que le Conseil de sécurité de l’ONU s’est montré uni sur la poursuite de la MINUSMA, le débat s’est envenimé sur le rôle futur de la France au Mali et la présence d’opérateurs wagnériens. La mission a débuté en 2013, après que Paris eut mené une intervention militaire pour évincer les rebelles extrémistes qui avaient conquis les principales villes du nord du Mali l’année précédente. Les forces françaises ont sauvé l’intégrité du pays, mais désormais le gouvernement central ne contrôle plus que 10% du nord et un quart du centre.

La MINUSMA compte aujourd’hui environ 12 000 soldats, plus environ 2 000 policiers et des centaines de civils de soutien. Plus de 270 « casques bleus » sont morts dans des échanges de tirs et victimes d’attentats. La France avait mené des négociations au sein du Conseil de sécurité de l’ONU sur la prolongation du mandat de la MINUSMA et proposé de continuer à apporter un soutien aérien aux « casques bleus », chargés de remplacer « Barkhane ». Le chef de mission, le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU Guterres, le diplomate mauritanien El-Ghassim Wane, avait demandé, compte tenu du départ des forces françaises, au moins une couverture de zone en tant que multiplicateur de force des « casques bleus ». Pour éviter une scission au sein du Conseil de sécurité, une solution de compromis a été trouvée, prolongeant le mandat de la MINUSMA, mais sans lui accorder le soutien aérien français. Ce choix condamne la force à une vie militairement pauvre, avec peu de capacités d’autodéfense et annonce sa fin prochaine, étant donné que de nombreuses nations, outre les nations occidentales et l’OTAN qui veulent appeler leurs forces pour faire face aux urgences dictées par la crise ukrainienne, ne pas comme témoin du filet d’attaques contre leurs soldats.

La résolution, comme mentionné, est un compromis; s’il obtenait l’abstention russe (et chinoise), il se heurtait à la dure hostilité du Mali à voir des avions et des hélicoptères français voler dans son espace aérien ; les pays occidentaux du Conseil n’ont pas voulu forcer la main à Bamako, risquant, voulant imposer à tout prix le soutien aérien de Paris aux « casques bleus », de voir le veto russe (peut-être soutenu par la Chine). Cela aurait signifié la fin immédiate de la MINUSMA et cette hypothèse aurait créé un grave vide sécuritaire régional avec des effets néfastes sur le Niger, le Burkina Faso et la Mauritanie. Dans ce contexte, les membres du Conseil de sécurité de l’ONU se sont également âprement disputés sur la présence du groupe Wagner au Mali, mais sans parvenir à un accord. Le Kremlin a toujours nié tout lien avec l’entreprise, qui est considérée comme une simple société commerciale privée (sic) et le Mali continue de défier les Nations unies en empêchant une enquête sur les meurtres aveugles de civils.

Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres prévoit de revoir la MINUSMA en vue du retrait prochain des contingents européens, asiatiques et sud-américains, il est prévu de passer la main à l’Union africaine et de mettre en place une opération de soutien logistique opérationnel, comme en Somalie avec ATMIS (African African [Union] Mission de transition en Somalie) et UNSOS (Bureau d’appui des Nations Unies en Somalie).

L’OTAN, nouvelle partie prenante ?

Mais la dernière nouvelle, qui a longtemps fait l’objet de travaux et officialisée lors du sommet de l’Otan à Madrid, est la décision de lancer prochainement une mission d’assistance militaire à la Mauritanie. La Mauritanie, sujet fragile également, risque d’être entraînée dans le cercle infernal du Mali et du Burkina Faso voisins, sans compter d’être au centre des sirènes inquiètes de l’Algérie et du Maroc, toujours à couteaux tirés sur la question non résolue du Sahara occidental (anciennement espagnol Sahara). En plus de paramètres économiques et sociaux dramatiques, il a des forces armées fragiles et est un pays divisé entre Arabes et Noirs, ajoutant d’autres possibilités d’ingérence possible par des acteurs extérieurs intéressés à exploiter les tensions internes.

Mais le sommet de l’OTAN a été témoin d’une déclaration imprudente du ministre espagnol des Affaires étrangères Albares, qui s’exprimant en marge du sommet a déclaré que si la situation au Mali « présente une menace pour notre sécurité, nous interviendrons ». Une sortie qui n’a pas été à la satisfaction du gouvernement de transition malien, qui a immédiatement convoqué l’ambassadeur d’Espagne à Bamako pour lui demander des explications. « Nous avons convoqué l’ambassadeur d’Espagne au ministère des Affaires étrangères le 1er juillet pour élever une vive protestation contre ces propos », a indiqué Abdoulaye Diop, ministre des affaires étrangères de la junte malienne qui a ajouté : « ces propos sont inacceptables, hostiles, graves », dénonçant qu’ « ils tendent à encourager l’agression contre un pays indépendant et souverain » et « Nous avons demandé au gouvernement espagnol une explication, une clarification de cette position. On espère qu’il arrivera assez vite. » Diop a rappelé à son homologue espagnol que « la situation actuelle d’insécurité et d’expansion du terrorisme au Sahel est principalement liée à l’intervention de l’Otan en Libye, dont nous payons encore les conséquences ».

Un peu plus loin

En élargissant l’analyse du Sahel aux zones environnantes et en se penchant sur la République centrafricaine, le pays est devenu si étroitement lié à la Russie qu’il enseigne désormais le russe dans ses écoles et a proposé à Poutine d’envoyer des combattants en Ukraine. Mais si le dirigeant russe veut reproduire pleinement son succès en République centrafricaine au Mali, il devra peut-être engager plus de ressources qu’il ne le fait actuellement. Les attentats djihadistes au Mali ont montré que les quelque 1 000 éléments de Wagner ainsi que les FAMA ne suffisent pas pour nettoyer et maintenir le contrôle du centre du pays, mais une analyse critique suggère que si la Russie ne parvient pas à avoir une influence stabilisatrice (par ses intérêts) au Mali, pourrait laisser ce pays dans un état d’instabilité grave et durable et laisser ses effets néfastes se projeter sur les zones environnantes et porter atteinte aux États voisins à l’ouest de la région tels que le Maroc, le Sénégal, la Cote d ‘Ivoire et Ghana.

conclusion

L’avenir du Sahel et de ses régions environnantes, comme de nombreuses régions du monde aujourd’hui, est en jeu. En plus des fractures anciennes, il y en a toujours de nouvelles et la prise de conscience des risques existants ne signifie pas que ceux-ci sont traités de manière et avec une mesure correctes. À tout le moins, une coopération plus étroite entre l’UE et l’OTAN (et entre les États adhérant aux deux organisations) est nécessaire pour faire face à la dangereuse pression russe. Cependant, la réponse militaire directe, l’assistance et la formation doivent s’accompagner d’un sérieux renforcement des capacités de la nation, émergeant des goulots d’étranglement de l’assistance obligatoire aux gouvernements « amis » mais non présentables et qui, en réalité, donnent lieu à un mécontentement facilement exploitable par la Russie et La Chine est de plus en plus clairement engagée à l’assaut de la puissance mondiale.

Source : https://www.difesaonline.it/geopolitica/analysis/sahel-e-dintorni-Effetto-domino

via: https://appelloalpopolo.it/?p=73360

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