Tous les locataires du Palais de la Mouradia, sis à Alger, étaient au fait que le Sahara dit Occidental était marocain. De Ben Bella à Tebboune, en passant par Boumedienne et Bouteflika, en dépit du « tête-de-mulisme » des généraux grabataires qui hypothèquent le devenir de l’Algérie depuis six décennies, tous ont oublié que la Monarchie marocaine, venue du Sud, est la plus vieille du Monde Arabe.
Tous les dirigeants algériens ont abouti à la conclusion, chacun à sa façon, que l’État marocain, à l’opposé de celui dont s’enorgueillit l’Algérie des généraux, était, comme l’a affirmé avec force feu Mohamed Arkoun, le plus vieil Etat du monde ne serait-ce qu’en termes de continuum chrono-historique.
Ben Bella ne croyait pas si bien dire lorsqu’il affirma, à l’aube de son décès, que « nous pensons que le Maroc a une profondeur historique réelle. Tous les dirigeants du Maroc sont venus de la Saguia El Hamra. Tous sans exception. Les Almoravides, les Almohades (mourabitounes, Mouahidounes), les Saadiens et les Alaouites ».
En effet, toutes les dynasties marocaines, celle-ci et celles qui l’ont précédé, sont issues du Sahara. Les liens d’allégeance, qui étaient à l’époque le seul concept de souveraineté, existaient il y a quatre ou cinq siècles déjà. Les liens religieux, culturels, également. Le Sahara n’ est pas tombé sur la tête des Marocains par hasard. Il fait partie des fondements de ce pays. Il est consubstantiel au Maroc.
La Monarchie marocaine sans son Sahara n’a plus aucun sens, puisqu’elle aurait abandonné à l’absurde sa raison d’être à savoir assurer la défense de l’intégrité du territoire où coexiste une variété ethno-culturelle soudée fort justement autour de cette même cohésion socio-territoriale.
Aussi, lorsque Feu Sa Majesté Hassan II a accepté un référendum, le peuple Marocain avait l’espoir qu’il aurait lieu dans des conditions normales, c’est-à-dire dans la sincérité et la transparence. Et dans ce cas, il ne faisait, pour les Marocains, aucun doute qu’ils ne pouvaient que le gagner. L’accepter, c’était permettre aux adversaires du Maroc de sauver la face.
D’ailleurs, de nombreux Chefs d’Etat pressaient Feu Sa Majesté Hassan II de le faire, et les Marocains étaient convaincus que c’était sans risque. Mais, ils se sont rendu compte qu’en réalité la machine onusienne était dans l’impossibilité d’organiser cette consultation dans des conditions satisfaisantes et, surtout, n’était pas tout à fait impartiale.
D’ailleurs, et c’est connu, dans les années 1980, les fonctionnaires des Nations-Unies étaient issus en majorité de pays du bloc communiste, ou pro-soviétiques. Ils ont interprété le plan de règlement de manière abusive, probablement pour manifester leur opposition au système capitaliste, ou monarchique, que les Marocains représentaient à leurs yeux.
Des électeurs ont été refusés alors qu’ils pouvaient se prévaloir d’être Sahraouis, selon les critères qui avaient été établis, parce que les agents de l’ONU ont donné un droit de veto aux cheikhs choisis par le polisario pour siéger dans les Commissions.
En outre, le droit de faire appel, qui était en principe prévu, est devenu pratiquement caduc. A cause de ces modifications apportées à la règle du jeu, les Marocains se sont trouvés dans une position difficile, avec des chiffres d’électeurs effarants. Jusqu’à ce que James Baker et, à sa suite, le Conseil de Sécurité de l’ONU constatent que le référendum était impossible à mettre en œuvre.
Aussi la clique polisarienne si égarée dans ses fantasmes sécessionnistes pour le moins psychédéliques doit-elle savoir qu’elle finira un jour dans les terra niullus sahélo-sahariennes comme les bandits de grands chemins qui les peuplent depuis quelques années. Les dirigeants algériens, les premiers, ne tarderont pas à rejoindre le voeu du peuple algérien de débarrasser le pays du million de martyrs de ces appendices devenus si toxiques pour le destin de l’Algérie.
En conclusion, la Monarchie marocaine est inconcevable en dehors du continuum historico-territorial saharien, comme le salut du Maroc dans son entièreté n’est aucunement intelligible ni a fortiori envisageable en dehors de la Monarchie que le peuple marocaina de tout temps souhaité. Point barre !
Farid Mnebhi.