Cheikh Mahi Ibrahima Niasse nouveau Khalif
Derrière Cheikh Ahmeth Tidiane Ibrahima Niasse, c’est son frère Cheikh Mahi Ibrahima Niasse qui devient le nouveau Khalif de Médina Baye comme il est ordonné sur la lignée patrimoniale et le processus de désignation du «Khilafatou» (guide suprême religieux et de la famille) dans la communauté religieuse de Médina Baye toute entière.
En effet né en 1938, le nouveau Khalif de Médina Baye Cheikh Mahi Ibrahima Niasse est connu pour son humilité hors pair, son ouverture, sa disponibilité de toujours servir son prochain, mais surtout son statut de grand intellectuel des temps modernes. Contrairement à la plupart des jeunes de sa génération qui avaient commencé à parcourir les lignes du livre de Dieu à sept (7) ans, Cheikh Mahi Ibrahima Niasse nous confie-t-on, a débuté l’apprentissage du Coran à cinq (5) ans. C’était en Mauritanie où son père Maoulana Cheikh Ibrahima Niasse l’avait envoyé.
Lui et certains autres frères qui, malgré leurs jeunes âges, étaient arrachés à l’affection maternelle pour vaquer à d’autres occupations exclusivement spirituelles, se consacrer à la connaissance et l’amour de Dieu. A l’époque, cette bande de jeunes garçons était confiée à Raabani, un maître coranique très connu à Médina Baye qui a appris les versets du livre saint à presque tous des fils du Cheikh Al Islam Baye Niasse pendant la période d’avant indépendance et au début des années 60. Aujourd’hui, la quasitotalité des marabouts de Médina Baye est arrivée à maitriser et réciter le Coran grâce à la persévérance et la détermination de ce maître. Son retour au Sénégal a ainsi été consacré à l’apprentissage du savoir pendant plusieurs années avant son exil en Egypte, particulièrement à la faculté des lettres et sciences sociales de la prestigieuse Université Al Azar du Caire, où Cheikh Mahi Ibrahima Niasse a décroché une maitrise en Histoire islamique en 1976.
Membre actif des mouvements estudiantins du monde Arabe de l’époque et celui des porteurs incontestables de la révolution islamique dans le monde, Cheikh Mahi Ibrahima Niasse qui était fortement dompté par ces doctrines ne voulait même plus revenir au Sénégal à la fin de ses études. N’eût été l’opposition qui lui avait été infligée par son père, Cheikh Mahi Ibrahima Niasse allait se perdre quelque part dans le monde et aller continuer toujours à vivre avec ses principes sectaires.
Ainsi, pour mettre un terme à tous ses agissements, son père Cheikh Ibrahima Niasse est allé luimême le chercher en Egypte et le ramener au Sénégal. Mais, Cheikh Mahi Ibrahima Niasse est un personnage qui aime apprendre, qui est un partisan du savoir. Un jour nous raconte-til, lui et son frère Cheikh Mamoune Ibrahima Niasse étaient partis rendre visite à leur père Cheikh Al Islam dans son lieu de retrait à Kossi (environs 7 à 8 Kms au Sud Ouest de Kaolack).
A leur arrivée, ils avaient trouvé ce dernier enfermé dans sa chambre pendant un long moment. Et lorsqu’il a rouvert, il leur a alors appris qu’il était en conclave avec le prophète Mohamed (PSL), et le vénéré Cheikh Ahmeth Tidiane Chérif. Il leur a ainsi fait savoir que tous les trois (3) ont beaucoup échangé sur beaucoup de choses et leur a alors soumis à solliciter des prières sur tout ce qu’ils voulaient ou désiraient avoir dans la vie et Dieu de par sa grâce exhaussera leurs prières. Ce jour-là rétorqua Cheikh Mahi Ibrahima Niasse, j’ai prié pour le savoir. Cet amour pour les apprentissages et cette proximité avec le livre ont fait de lui le directeur de l’Institut franco arabe El Hadji Abdoulaye Niasse de Médina Baye depuis maintenant plusieurs décennies.
Un long moment pendant lequel, le désormais Khalif de Médina Baye a réussi à former plusieurs centaines de personnes dans le monde intellectuel islamique. Et poursuit inlassablement ses conférences publiques partout au Sénégal et dans certains pays d’Afrique et du monde. Aujourd’hui à Médina Baye la question que tout le monde se pose est de savoir si Cheikh Mahi Ibrahima Niasse, compte tenu de ses charges de Khalif d’une communauté aussi large, sera-t-il en mesure de poursuivre les séances de traduction du Coran auxquelles il se livre chaque année durant toute la période du Ramadan sur la grande place publique de Médina Baye ?
Certains ont répondu affirmativement, car se fixant sur le comportement naturel de ce guide. Un homme qui, malgré la dimension intellectuelle et sociale qui l’accable a toujours les pieds sur terre et est peu connu des grands publics. On ne fait jamais la queue chez lui pour le rencontrer ou le voir. Tous les jours, il est assis à côté d’un groupe de fidèles devenus aujourd’hui une famille, une bande d’amis avec qui le nouveau Khalif de Médina Baye est libre d’aborder tous les sujets intéressants tous les secteurs de la vie active.
Abdoulaye FALL
sudonline.sn