Maroc-Mauritanie : comment le solaire et l’éolien font un bond dans les mix électriques
Le think tank Ember vient de publier les résultats d’une enquête sur la production et la consommation d’énergie solaire et éolienne dans le monde. Son rapport révèle que la Mauritanie et le Maroc figurent parmi les pays africains avec une production d’énergie solaire et éolienne qui occupe une part importante dans leurs mix électriques.
La production et la consommation d’énergie solaire et éolienne progresse dans le monde. C’est le principal enseignement d’un récent rapport du groupe de réflexion Ember. Si le Danemark arrive en tête de son classement avec 55 % de son électricité produite à partir du solaire et de l’éolienne en 2019, l’Afrique fait également des progrès dans l’exploitation de ces sources d’énergies propres.
Ainsi, selon le think tank Ember, l’électricité consommée en Mauritanie est produite à 24 % à partir du solaire et de l’éolien en 2019. Ce pays d’Afrique du Nord a une capacité électrique installée de 486 MW. L’énergie solaire occupe une part importante dans le mix électrique avec de nombreuses centrales installées dans le pays.
Le Maroc classé en seconde position en Afrique
La plus grande centrale solaire photovoltaïque de la Mauritanie se trouve à Toujounine, dans le nord de la capitale Nouakchott avec une capacité de 50 MWc. Les autres installations sont situées à Atar, Zouérat et également près de Nouakchott. Pour ce qui est de l’éolien, le pays dispose d’un parc près de la capitale et à Nouadhibou. Par ailleurs, un parc éolien de 100 MW est en construction à Boulenouar, entre Nouakchott et Nouadhibou et devrait entrer en service d’ici la fin de 2020.
L’énergie solaire et éolienne dans les mix électriques des pays africains ©Ember
« Les pays doivent s’assurer que les fonds ne soient plus investis dans la production d’électricité à partir de charbon ou de gaz afin d’accélérer la transition du charbon vers l’électricité propre », recommande Dave Jones, analyste principal de la conversion du charbon en énergie propre chez Ember. Parmi les pays africains qui décuplent leurs investissements dans le solaire et l’éolien figure également le Maroc avec 17 % de son électricité produite à partir de ces sources renouvelables.
Le royaume s’est ainsi lancé dans la production de l’énergie solaire thermodynamique et photovoltaïque avec de grandes installations comme Noor, toujours en développement et qui fournit déjà 160 MW (Noor I) d’électricité. Le royaume dispose également de nombreux parcs éoliens. Ember classe le Kenya en 3e position en Afrique avec 8 % d’électricité produite à partir du solaire et de l’éolien. Il est suivi de l’Éthiopie (6 %), de l’Égypte (4 %) et de l’Afrique du Sud (4 %).
Plusieurs pays pourraient bondir dans un futur classement…
Globalement, Ember souligne que les superpuissances énergétiques que sont la Chine, l’Inde et les États-Unis ont produit 2019 une quantité d’énergie éolienne et d’énergie solaire tout juste supérieure à la moyenne mondiale (avec respectivement 9 %, 8 % et 10 %). Sur tous les continents, des pays ont pris la tête du peloton des énergies renouvelables, notamment l’Uruguay (38 %), le Honduras (18 %) et l’Australie (15 %)
Cependant, plusieurs pays africains pourraient changer de rang dans le prochain rapport du think tank Ember. C’est le cas de l’Égypte où les investissements des producteurs indépendants d’électricité (IPP) se multiplient dans le solaire et l’éolien. Le pays d’Afrique du Nord développe l’un des plus grands projets solaires photovoltaïques au monde, avec une capacité attendue de 1 650 MWc (Benban). L’éolien devrait également faire un bond dans les années à venir grâce aux projets développés actuellement par les IPP dans le golfe Suez.
Jean Marie Takouleu