Coronaphobie, par Ely Abdellah
Le cas Numéro 8 est venu subitement perturber notre quiétude. Une psychose sans précédent s’est emparée du plus grand nombre. On n’a plus su vraiment quoi faire depuis que la dame du PK 10 a été dépistée! On a perdu le minimum d’assurance qu’on avait. Les rares personnes qui se serraient encore les mains ont arrêté cette forme séculaire de salutations. L’utilisation du masque, qui était encore timide jusqu’ à ces derniers jours, s’est remarquablement développée.
L’excès de peur du coronavirus est alimenté par des rumeurs fantaisistes diffusées ça et là. Il y en qui disent que la personne ayant contaminé la vendeuse de poisson a pu échapper aux autorités et reste introuvable. D’autres rapportent que la femme dépistée positive est un personnage central au PK 10, qu’elle a tissé un vaste réseau de relations et que rares sont les habitants de cette banlieue qui n’ont pas eu à l’approcher ces derniers jours ou à traiter directement avec elle.
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En bref, si l’on se fie à ce qui se dit, on ne pourra plus être vraiment tranquille. Donc, bonjour la trouille! Pour ceux qui sont saisis par le mouvement de panique, tout le monde est suspect! Il y a même des gens qui se mettent à douter d’eux-mêmes et, au moindre symptôme, essayent de se faire consulter ou, au moins, se mettent à appeler le Numéro vert. Alors qu’en réalité, il faut respecter rigoureusement les mesures barrières mais sans s’inquiéter outre mesure et, surtout, sans paniquer. Déjà, les personnes mises en quarantaine pour avoir eu des contacts avec la dame en question ont subi des tests dont le résultat s’est avéré négatif.
Ce qu’il nous faut là où on est, c’est certes de la rigueur dans le respect des mesures édictées par les services spécialisés mais c’est aussi une dose de sérénité qui nous permet de faire la part des choses et de ne jamais perdre la raison. Et encore moins l’espoir que Covid-19 disparaitra obligatoirement un jour.