Ouadane : Ghazouani lance la 14ᵉ édition du Festival des Cités du Patrimoine

À Ouadane, la mémoire reprend vie : Ghazouani lance la 14ᵉ édition du Festival des Cités du Patrimoine

Ouadane (Adrar) – Sous le soleil matinal qui éclaire les pierres séculaires de Ouadane, joyau saharien classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, la mémoire a rendez-vous avec l’avenir. Ce vendredi, le Président de la République, Mohamed Ould Cheikh Ghazouani, a donné le coup d’envoi de la quatorzième édition du Festival des Cités du Patrimoine, une manifestation devenue, au fil des ans, bien plus qu’un événement culturel : un véritable outil de développement territorial et humain.

Quand l’histoire dialogue avec le présent

Dans les ruelles étroites de la cité historique, autrefois carrefour du commerce transsaharien et haut lieu du savoir islamique, les habitants ont assisté à une cérémonie d’ouverture chargée de symboles. Le thème choisi cette année – « Festival des Cités du Patrimoine… Une caravane pour le développement de nos villes anciennes » – résume à lui seul l’ambition portée par cette initiative : réconcilier patrimoine et développement, mémoire et modernité.

Autour des expositions, conférences scientifiques, spectacles artistiques et animations culturelles, le festival déploie une programmation dense et plurielle, pensée pour répondre aux attentes des populations locales tout en valorisant l’héritage exceptionnel des cités anciennes mauritaniennes.

Un festival comme levier contre l’oubli et l’exode

Longtemps marginalisées, parfois reléguées aux marges des politiques publiques, les villes historiques de Mauritanie – Ouadane, Chinguetti, Oualata, Tichitt – ont payé un lourd tribut à l’isolement, à la désertification et à l’exode de leurs habitants. Le Festival des Cités du Patrimoine s’est progressivement imposé comme une réponse concrète à cette lente érosion.

Au-delà des célébrations, l’événement vise à fixer les populations dans leurs terroirs, à redynamiser les économies locales et à offrir des perspectives nouvelles, notamment aux jeunes et aux femmes, à travers des projets générateurs de revenus et des actions ciblées de soutien social.

Du culturel au structurel : une approche de développement intégrée

Depuis plusieurs éditions, le festival a opéré un virage stratégique clair : passer de la simple valorisation patrimoniale à un impact de développement mesurable. À Ouadane, cette orientation se traduit par un vaste programme d’interventions touchant aux secteurs essentiels de la vie quotidienne.

Sont ainsi prévus :

• la construction et la réhabilitation d’établissements scolaires,
• le renforcement des infrastructures sanitaires,
• l’extension et la modernisation des réseaux d’eau potable et d’électricité,
• la réalisation d’équipements sportifs et culturels,
• le financement de microprojets économiques créateurs d’emplois,

• des actions en faveur de l’agriculture oasienne et de la lutte contre la désertification,

• le soutien aux structures touristiques locales,
• ainsi que la rénovation des sièges des services publics.

À ces projets structurants s’ajoutent des interventions sociales ciblées, incluant des distributions alimentaires et des aides monétaires au profit des familles les plus vulnérables.

Un effet cumulatif au service du développement local

L’un des enseignements majeurs du festival réside dans l’accumulation progressive de ses résultats. Chaque édition s’inscrit dans la continuité de la précédente, consolidant les acquis et élargissant l’impact. À Ouadane, cela se traduit par une amélioration perceptible des services de base, une reprise de l’activité commerciale et une redynamisation des échanges avec les localités voisines.

Cette dynamique vertueuse contribue à relancer le cycle économique local, à créer de nouvelles opportunités d’emploi et à renforcer l’attractivité de la ville, tant pour ses habitants que pour les visiteurs et les investisseurs.

Une mobilisation politique et institutionnelle de premier plan

La cérémonie d’ouverture s’est déroulée en présence d’un parterre de personnalités nationales et internationales, témoignant de l’importance accordée à l’événement. Étaient notamment présents le chef de file de l’opposition démocratique, le ministre secrétaire général de la Présidence, le ministre chargé de Cabinet du Président, la ministre conseillère à la Présidence, plusieurs membres du gouvernement, ainsi que le wali de l’Adrar, le président de la région, le hakem de la moughataa de Ouadane et le maire de la commune.

Des représentants de formations politiques, d’organisations internationales actives dans les domaines de la culture, du patrimoine et des sciences, des membres du corps diplomatique et des organisations accréditées en Mauritanie ont également pris part à l’événement.

Ouadane, entre héritage et horizon

À travers cette quatorzième édition, Ouadane ne se contente pas de célébrer son passé glorieux : elle s’affirme comme un laboratoire de développement ancré dans l’histoire. Le Festival des Cités du Patrimoine apparaît ainsi comme une caravane moderne, transportant avec elle l’espoir d’un avenir où les villes anciennes ne seront plus des vestiges figés, mais des pôles vivants, productifs et pleinement intégrés au projet national.

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