Conseil des ministres : réformes de l’enseignement originel, hajj 2026 et création de l’Agence Tekwin
Le gouvernement détaille les décisions du Conseil des ministres : réforme de l’enseignement originel, organisation du hajj 2026 avec baisse des coûts et création de l’Agence nationale de formation technique et professionnelle.

Nouakchott – Des membres du gouvernement ont animé, mercredi soir, un point de presse consacré aux principales décisions issues du Conseil des ministres tenu plus tôt dans la matinée. La communication a été assurée par le ministre de la Formation professionnelle, de l’Artisanat et des Métiers, M. Mohamed Malainine Ould Eyih, assurant l’intérim du porte-parole du gouvernement, ainsi que par le ministre des Affaires islamiques et de l’Enseignement originel, M. El Vadhil Ould Sidaty Ould Ahmed Louly.
Dans son allocution introductive, le porte-parole par intérim a indiqué que le Conseil a examiné et approuvé plusieurs projets de décrets et communications, notamment ceux relatifs à la création de l’Agence nationale de formation technique et professionnelle (Tekwin), à l’exploitation et la production du bloc gazier Banda/Tavet dans le bassin côtier, au diagnostic du secteur de l’enseignement originel et à l’organisation du pèlerinage pour l’année 2026. Il a ensuite cédé la parole à son homologue des Affaires islamiques pour apporter des éclaircissements sur les deux derniers volets.
Diagnostic approfondi de l’enseignement originel
Prenant la parole, le ministre des Affaires islamiques a annoncé que son département a mené un diagnostic exhaustif du secteur de l’enseignement originel, mettant en lumière plusieurs défis structurels, parmi lesquels l’absence d’une vision stratégique claire, l’insuffisance des ressources humaines qualifiées et le retard en matière de digitalisation.
Ce diagnostic a débouché sur un plan de réforme articulé autour de quatre axes majeurs : les missions, la performance, la gouvernance et l’organisation du pèlerinage. Dans ce cadre, deux projets de loi sont envisagés pour encadrer respectivement l’organisation des écoles coraniques et celle des mosquées. Le ministre a également annoncé la création prochaine d’une agence nationale dédiée à la gestion du pèlerinage, ainsi qu’une révision des curricula afin d’adapter davantage les enseignements aux réalités du marché de l’emploi.
Selon lui, ces mesures visent à inscrire le secteur dans une dynamique proactive, à renforcer sa contribution au développement humain et à consolider son rôle dans la préservation de l’identité nationale. Il a rappelé que cette réforme s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du programme présidentiel « Taahoudaty ».
Hajj 2026 : baisse des coûts et digitalisation du processus
Abordant sa communication relative au pèlerinage 2026, le ministre a souligné que les efforts engagés ces dernières années pour améliorer les conditions d’organisation du hajj seront poursuivis. Il a notamment annoncé une baisse du coût du pèlerinage de 76 270 ouguiyas (MRO) par rapport à la dernière édition.
Plusieurs mesures ont également été prises pour renforcer la transparence et faciliter l’accès aux services, dont la mise en place d’une plateforme numérique intégrée au système Khidmaty, permettant aux candidats de s’authentifier, de consulter leurs documents (passeport, visa), d’effectuer les paiements au Trésor public et de suivre l’ensemble des démarches administratives.
Le ministre a par ailleurs précisé que le quota alloué à la Mauritanie s’élève actuellement à 3 500 pèlerins, répartis entre le secteur public (2 000 places) et le secteur privé (1 500 places), tout en indiquant qu’une demande officielle a été introduite pour une augmentation de ce quota. Afin de prévenir toute flambée des coûts, un accord a été conclu avec le patronat mauritanien, imposant que toute hausse tarifaire soit dûment justifiée par un contrat de prestation pour les services additionnels. Il a également assuré que le processus d’inscription démarrera simultanément pour les secteurs public et privé.
Création de l’Agence nationale de formation technique et professionnelle
Intervenant à son tour, le ministre de la Formation professionnelle a présenté les grandes lignes du projet de décret portant création, organisation et fonctionnement de l’Agence nationale de formation technique et professionnelle. Cet établissement public à caractère administratif reprendra les attributions de l’Institut national pour la promotion de la formation technique et professionnelle.
Selon le ministre, cette réforme vise à améliorer la gestion des ressources humaines et matérielles du sous-secteur. L’Agence exercera sa tutelle sur 19 centres de formation technique et professionnelle, disposera d’un conseil d’administration et sera chargée d’approuver un plan annuel destiné à harmoniser les actions et à accompagner la transformation progressive du système, afin de mieux adapter les formations aux besoins du marché de l’emploi.
Revenant sur le contexte général, il a rappelé que le nombre d’apprenants et d’établissements a connu une croissance significative depuis les années 2000, rendant nécessaires des ajustements structurels. Il a toutefois précisé que les établissements conserveront une certaine autonomie dans leur fonctionnement.
Enfin, le ministre a tenu à démentir les informations circulant sur les réseaux sociaux selon lesquelles la résiliation ou le non-renouvellement de contrats évoqués dans une circulaire du ministère des Finances concernerait près de 30 000 personnes. Il a affirmé que ces allégations sont infondées et que la circulaire ne vise que 900 agents recrutés en dehors des procédures régulières, assurant que la situation des 30 000 contractuels de l’État demeure inchangée.
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