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Mauritanie : arrestation de Mohamed Ould Ghadde après l’annonce d’un recours judiciaire sur le dossier du laboratoire de la police

Le président de l’Organisation de la Transparence Inclusive, Mohamed Ould Ghadde, a été interpellé à Nouakchott après avoir annoncé une plainte sur le dossier du laboratoire de la police.

Des agents de police en civil ont interpellé Mohamed Ould Ghadde à son domicile, quelques heures après l’annonce d’un dépôt de plainte concernant le dossier du laboratoire médico-légal de la police.

Nouakchott, 13 décembre 2025 — Dans la nuit du samedi au dimanche, des agents de police mauritaniens en civil ont interpellé Mohamed Ould Ghadde, président de l’Organisation de la Transparence Inclusive, chez lui à Nouakchott, quelques heures seulement après qu’il a annoncé son intention de déposer une plainte auprès du parquet relative au dossier controversé du « laboratoire de la police ».

Selon une source familiale, citée par l’agence indépendante Al-Akhbar, des policiers se sont rendus peu avant minuit au domicile de M. Ould Ghadde, ont forcé l’entrée sans présenter de convocation ni mandat judiciaire, et l’ont conduit à une heure estimée vers 23 h 50. Les forces ont également refusé d’attendre que le gardien du bâtiment informe l’intéressé de leur présence avant d’entrer. (source disponible auprès de l’agence Al-Akhbar, reprise par Cridem)

Contexte du « dossier du laboratoire de la police »

Plus tôt dans la soirée, M. Ould Ghadde avait déclaré à la même agence qu’il prévoyait de déposer, lundi prochain, une plainte auprès du parquet de Nouakchott Ouest concernant ce qu’il qualifie de « graves irrégularités » liées au marché du laboratoire médico-légal de la police. Il avait affirmé disposer de documents apportant des éléments sur des faits présumés de corruption, y compris des offres et réceptions de commissions illégales en lien avec ce contrat. (selon le récit initial transmis par l’utilisateur)

Le dossier avait déjà suscité un large débat public en Mauritanie : le parquet de Nouakchott Ouest a décidé de classer l’affaire, estimant que les éléments fournis par les autorités policières ne comportaient pas de faits constituant des infractions pénales, après audition des personnes concernées. La procédure avait inclus l’audition de plusieurs personnes liées à cette affaire et la réception de documents transmis par M. Ould Ghadde lui-même.

Réactions et débats publics

L’arrestation de M. Ould Ghadde intervient alors que le dossier de ce laboratoire est au centre d’un débat public marqué par des positions divergentes. D’un côté, des défenseurs de la transparence et plusieurs médias indépendants ont souligné l’importance de l’examen judiciaire des allégations portées contre des responsables publics, arguant que la transparence et la lutte contre la corruption sont essentielles à la confiance dans les institutions.

De l’autre côté, les autorités judiciaires ont défendu la régularité de leurs décisions, insistant sur le fait que le classement du dossier est conforme à l’analyse des éléments disponibles et au droit en vigueur.

Cette affaire s’inscrit dans un contexte plus large de débat autour des délimitations entre liberté d’expression, droit d’informer et pouvoirs de l’État en matière de sécurité et d’ordre public. Des observateurs ont rappelé que, dans le passé, des activistes, journalistes et défenseurs des droits avaient été arrêtés ou poursuivis en Mauritanie dans des affaires liées à des critiques ou des dénonciations de faits perçus comme sensibles par les autorités. Des organisations internationales de défense des droits humains ont à plusieurs reprises mis en garde contre l’utilisation de certaines législations pour restreindre l’expression d’opinions critiques ou dissonantes dans le pays.

Ce que l’on sait et ce qui reste à confirmer

À ce stade, les autorités mauritaniennes n’ont pas publié de communiqué officiel détaillant les motifs précis de l’arrestation ni les charges éventuelles retenues contre M. Ould Ghadde liées à sa tentative de dépôt de plainte ou à d’autres faits.

L’évolution de la procédure — notamment la qualification juridique retenue par le parquet ou le juge d’instruction, le cas échéant — reste à suivre dans les prochaines heures ou jours. Les organisations de la société civile, les acteurs politiques et les observateurs internationaux pourraient également publier leurs analyses à mesure que de nouvelles informations seront disponibles.

Rapide info avec agences

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