Mauritanie – Fonds koweïtien : un partenariat stratégique à l’épreuve du développement
À Nouakchott, le ministre Abdallah Souleymane Cheikh Sidiya et le directeur du Fonds koweïtien examinent l’intensification des financements et les enjeux de leur impact sur le développement mauritanien.
Nouakchott – La rencontre, samedi à Nouakchott, entre le ministre des Affaires économiques et du Développement, M. Abdallah Souleymane Cheikh Sidiya, et le directeur général du Fonds koweïtien pour le développement économique arabe (FKDEA), Son Excellence M. Walid Shamlan Ahmed Al-Bahar, s’inscrit dans une séquence diplomatique et financière révélatrice des choix stratégiques de la Mauritanie en matière de développement.
Au-delà du protocole, cet échange de haut niveau intervient dans un contexte où le pays cherche à consolider ses partenariats historiques tout en accélérant la mise en œuvre de projets capables de produire des effets tangibles sur l’économie réelle et le quotidien des citoyens.
Une coopération ancienne, mais appelée à changer d’échelle
Les discussions ont porté sur les leviers de renforcement du partenariat existant entre la Mauritanie et le Fonds koweïtien, l’un des bailleurs arabes les plus constants du pays depuis plusieurs décennies. Les deux parties ont affiché une volonté commune d’augmenter le rythme et le volume des financements, en privilégiant des projets à fort impact.
L’accent mis sur les infrastructures de base n’est pas anodin. Routes, équipements structurants et réseaux essentiels demeurent des préalables indispensables à la croissance, à l’attractivité économique et à la réduction des disparités territoriales. Pour Nouakchott, l’enjeu est clair : transformer les financements concessionnels en outils efficaces de développement, capables de soutenir durablement les politiques publiques.
Des chiffres qui traduisent un engagement durable
Le bilan de la coopération entre la Mauritanie et le Fonds koweïtien illustre la profondeur de ce partenariat. Sur la période 1975–2025, les engagements cumulés atteignent 145 millions de dinars koweïtiens, soit environ 456 millions de dollars américains.
Dans ce volume, 2,63 millions de dinars koweïtiens ont été accordés sous forme de subventions, tandis que la majeure partie des financements a été mobilisée à travers des prêts concessionnels, caractérisés par des conditions financières avantageuses. Cette architecture de financement reflète à la fois la confiance du bailleur et la nécessité, pour la Mauritanie, d’optimiser l’endettement en privilégiant des ressources à long terme et à faible coût.
Projets en cours : entre continuité et exigence de résultats

Dans un contexte marqué par des attentes sociales fortes et des contraintes budgétaires persistantes, l’enjeu pour les autorités mauritaniennes consiste désormais à accélérer la concrétisation des projets financés, tout en renforçant les mécanismes de gouvernance, de transparence et d’évaluation.
Les deux parties ont procédé, aujourd’hui samedi à Nouakchoo, à la signature d’un accord de prêt concessionnel avec le Fonds saoudien pour le développement, destiné au financement du projet d’interconnexion électrique entre la Mauritanie et le Mali. D’un montant de 225 millions de riyals saoudiens — soit environ 2,38 milliards d’ouguiyas nouvelles (MRU) — ce financement vise à renforcer l’intégration énergétique régionale.
Le projet prévoit la réalisation de 182 kilomètres de lignes de transport d’électricité à haute tension reliant les villes d’Eoueinat Ezbel et de Néma. Cette infrastructure stratégique permettra, à la fois, de relier les réseaux électriques existants entre l’est et l’ouest du pays et d’assurer le transfert des surplus de production vers les principales zones de consommation.
Un partenariat à consolider dans une vision de long terme
À travers cette rencontre, la Mauritanie et le Fonds koweïtien réaffirment leur volonté de pérenniser un partenariat stratégique, fondé sur une coopération financière stable et une convergence de vues sur les priorités de développement.
Pour Nouakchott, le défi dépasse la simple mobilisation de ressources : il s’agit d’inscrire ces financements dans une vision cohérente et inclusive du développement, capable de répondre aux besoins immédiats tout en préparant les bases d’une croissance durable.
Rédaction Rapide Info



