Sommet UE-UA à Luanda : Ghazouani au cœur d’une nouvelle ère stratégique entre l’Afrique et l’Europe
Le Président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani participe au 7ᵉ Sommet Union Africaine – Union Européenne à Luanda, une rencontre clé pour redéfinir les partenariats économiques, diplomatiques et stratégiques entre l’Afrique et l’Europe dans un contexte mondial en mutation.

Sommet UE-UA
Le Président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani est arrivé à Luanda pour participer au 7ᵉ Sommet UA-UE, une rencontre historique destinée à renforcer les partenariats stratégiques entre l’Afrique et l’Europe à un moment décisif pour la géopolitique mondiale.
Luanda – 24 novembre 2025.
Son Excellence le Président de la République, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, a foulé hier, dimanche dans l’après-midi le tarmac de l’aéroport international Quatro de Fevereiro à Luanda, où il participera au 7ᵉ Sommet Union Africaine – Union Européenne, prévu les 24 et 25 novembre. Cette rencontre, la première du genre organisée sur le sol africain depuis la création du format en 2000, est présentée comme un moment charnière pour le partenariat entre les deux continents.
Un accueil de haut niveau
A son arrivée, le Chef de l’État mauritanien a été chaleureusement accueilli par Tete António, Ministre angolais des Affaires étrangères, ainsi que par Mohamed Mekhalla, Ambassadeur de Mauritanie à Luanda.
Le Chef de l’État est accompagné d’une délégation de haut rang comprenant :
- Nani Ould Chrougha, Ministre chargé du Cabinet de la Présidence,
- Mohamed Salem Ould Merzoug, Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération africaine,
- El Houssein Ould Naji, Ambassadeur à Addis-Abeba,
- Ahmedou Dey Mohamed Radhi, Conseiller présidentiel,
- Aïssata Daouda Diallo, Conseillère à la Présidence,
- El Hassen Ould Ahmed, Directeur général du Protocole d’État.
La composition de cette délégation montre clairement que Nouakchott entend jouer un rôle actif dans les négociations et la redéfinition des équilibres euro-africains.
Un sommet dans un contexte géopolitique en recomposition
Ce sommet intervient quelques semaines après celui du G20 de Johannesburg et s’inscrit dans une période de repositionnement stratégique mondial autour des ressources africaines, des corridors logistiques et de l’indépendance économique.
Alors que l’Union européenne cherche à réduire sa dépendance envers la Chine dans les chaînes d’approvisionnement industrielles, l’Afrique apparaît plus que jamais comme :
- un partenaire économique de premier plan,
- un fournisseur stratégique de minéraux essentiels,
- un territoire clé dans la transition énergétique mondiale.
Selon les données officielles européennes :
- L’UE reste le premier partenaire commercial de l’Afrique,
- L’Afrique représente le quatrième partenaire commercial de l’UE,
- En 2023, l’Union européenne a injecté 239 milliards d’euros d’investissements directs en Afrique, la plaçant en tête des investisseurs étrangers sur le continent.
Des priorités stratégiques au menu de Luanda
Les travaux de cette rencontre de deux jours porteront sur un vaste éventail de sujets :
- consolidation de la paix et de la sécurité,
- relance de la coopération multilatérale,
- développement des investissements structurants,
- migration et mobilité humaine,
- modernisation des infrastructures économiques.
Un dossier symbolise ce changement d’échelle : la remise à niveau du corridor ferroviaire du Lobito, un axe construit à l’époque coloniale pour l’exportation des minerais d’Afrique centrale.
Aujourd’hui, ce réseau reliant la Zambie, la RDC et l’Angola au port atlantique de Lobito fait l’objet :
- d’une modernisation financée en partie par les États-Unis et l’Europe,
- d’une intégration dans les stratégies industrielles occidentales,
- d’une ambition d’accélération des flux de cobalt, cuivre et autres métaux critiques.
C’est toute l’économie mondiale des batteries, des technologies et des énergies renouvelables qui s’y trouve directement liée.
25 ans après Le Caire, une relation à réinventer
Le premier sommet UE-UA organisé au Caire en 2000 s’était conclu sur l’idée d’une coopération équilibrée.
Un quart de siècle plus tard, les deux continents se retrouvent à un moment où les enjeux sont plus lourds que jamais :
- stabilité du Sahel,
- pression migratoire mondiale,
- lutte d’influence entre grandes puissances,
- transition numérique et énergétique.
L’Afrique n’est plus un simple espace d’aide – elle est devenue un carrefour géo-économique où se joue une part décisive de la compétition internationale.
Et l’Europe, face aux nouveaux équilibres mondiaux, veut éviter d’être spectatrice.
Mauritanie : une diplomatie de continuité et de projection
La présence du Président Ghazouani à Luanda s’inscrit dans :
- la montée en puissance diplomatique de Nouakchott,
- une politique extérieure portée sur le multilatéral,
- une volonté de consolider les alliances stratégiques du pays avec l’UE.
Mauritanie et Union européenne coopèrent d’ailleurs déjà sur plusieurs dossiers clés :
- sécurité régionale et lutte contre le terrorisme,
- partenariats maritimes et halieutiques,
- exploitation du gaz offshore GTA, en partenariat avec le Sénégal,
- renforcement de la coopération avec l’OMVS et les institutions régionales.
Un sommet attendu
Luanda pourrait ainsi ouvrir une nouvelle séquence dans la relation euro-africaine, avec des ambitions plus concrètes :
- plus d’investissements structurants,
- une répartition mieux équilibrée des bénéfices,
- et une reconnaissance plus ferme du rôle des États africains dans les nouveaux équilibres mondiaux.
Les débats, notamment sur la mobilité, la gestion concertée des crises sécuritaires ou la valorisation des chaînes de valeur africaines, seront suivis avec la plus grande attention.
Ce 7ᵉ Sommet UE-UA ne se contente pas de marquer une réunion diplomatique : il symbolise un changement d’époque.
L’Afrique n’est plus seulement une périphérie économique ; elle devient un centre stratégique de la nouvelle géopolitique globale, et Luanda en est aujourd’hui la tribune.
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