Mauritanie–France : une audience confidentielle entre le Premier ministre et l’ambassadeur français à Nouakchott

Le Premier ministre Moctar Ould Djay a reçu à Nouakchott l’ambassadeur de France, Emmanuel Besson, pour une audience dont aucun détail n’a filtré. Une rencontre qui intervient dans un contexte régional marqué par des recompositions diplomatiques et sécuritaires, et qui pourrait concerner l’avenir de la coopération bilatérale entre la Mauritanie et la France.

Nouakchott, mercredi – Le Premier ministre mauritanien, Moctar Ould Djay, s’est entretenu ce mercredi à Nouakchott avec l’ambassadeur de France en Mauritanie, S.E.M. Emmanuel Besson, lors d’une audience dont rien n’a officiellement filtré. Si le communiqué diffusé à l’issue de la rencontre se limite à évoquer un échange autour des « relations de coopération entre les deux pays amis et les moyens de les renforcer », la teneur discrète de la réunion alimente interrogations et commentaires dans les milieux diplomatiques et politiques de la capitale.

Une rencontre tenue dans un contexte régional sensible

Cette audience intervient dans un environnement géopolitique marqué par de profondes recompositions dans la bande sahélo-saharienne, où l’influence française est bousculée par l’arrivée de nouveaux acteurs diplomatiques et militaires. La Mauritanie, jusqu’ici perçue comme un partenaire stable et un relais de coopération sécuritaire, occupe dès lors une position stratégique dans la politique extérieure de Paris.

L’entrevue pourrait ainsi avoir porté sur :

• les nouveaux équilibres de sécurité au Sahel,
• les défis transfrontaliers liés au terrorisme et au crime organisé,
• le rôle de la Mauritanie comme acteur pivot dans la stabilité régionale,
• l’avenir du partenariat bilatéral dans un contexte où d’autres pays de la région réorientent leurs alliances.

Des priorités bilatérales déjà connues

Sans confirmation officielle, plusieurs domaines restent au cœur de la relation entre Nouakchott et Paris :

• Coopération militaire et sécuritaire, avec une Mauritanie régulièrement saluée pour sa capacité à contenir les menaces djihadistes à ses frontières.
• Partenariats économiques, notamment dans l’énergie, les infrastructures, la formation et l’appui aux PME.
• Accompagnement des réformes de gouvernance et de modernisation de l’administration publique, appuyées depuis plusieurs années par des programmes financés ou soutenus par la France.

Il n’est pas exclu que l’entretien ait aussi abordé les grands chantiers énergétiques en cours, notamment le développement du gaz offshore, qui redessine progressivement la place économique de la Mauritanie sur l’échiquier régional.

Une réunion entourée de réserve

La rare absence de détails, soulignée par plusieurs observateurs, peut signifier :

• une discussion portant sur des dossiers sensibles,
• une volonté de discrétion diplomatique dans un contexte régional en mouvement,
• ou simplement la poursuite normalisée du dialogue bilatéral sans annonce immédiate.

Une audience au plus haut niveau gouvernemental

La rencontre s’est déroulée en présence :

• du directeur de cabinet du Premier ministre, Cheikh Ould Zeidane,
• et de la conseillère chargée des affaires politiques, Hindou mint Ainina,

présence qui confirme l’importance du dossier traité.

Un partenariat historique qui se réajuste

Depuis plusieurs décennies, la Mauritanie et la France entretiennent une coopération dense dans les domaines diplomatique, économique, culturel, sécuritaire et éducatif. Mais, à l’image du Sahel, ces relations évoluent, s’adaptent et se renégocient à mesure que la région se transforme.

Cette audience, bien que lacunaire en informations officielles, vient rappeler que Nouakchott et Paris maintiennent un dialogue continu et stratégique, dans une période où les équilibres régionaux ne cessent de se redéfinir.