Coalition Anti-Système : pour une justice transitionnelle fondée sur la vérité, la mémoire et le pardon
La Coalition Anti-Système appelle à une justice transitionnelle en Mauritanie fondée sur la vérité, la réparation et la mémoire, pour solder le douloureux dossier du passif humanitaire et œuvrer à une réconciliation nationale sincère.
Justice transitionnelle
Lors d’un point de presse tenu au siège des Forces de Progrès pour le Changement (FPC), la Coalition Anti-Système a réaffirmé sa position sur la nécessité d’une véritable justice transitionnelle pour résoudre le dossier du « passif humanitaire » en Mauritanie. Interpellé par Ahmed Ould Bettar de Rapide Info sur les mécanismes d’une telle approche, le président Samba Thiam a précisé que la solution réside dans les principes de justice, vérité, réparation, mémoire et pardon. Ladji Traoré a, pour sa part, insisté sur le manque de sérieux qui a longtemps entaché le traitement de ce dossier, appelant à une démarche sincère et équitable.
Déclaration de la Coalition Anti-systeme à propos du Passif humanitaire
A partir de 1996 le colonel Ould Taya déclenche une violence inouïe contre la communauté négro-africaine qui ira crescendo et finira par ce qu’on appellera par euphémisme « Passif humanitaire » afin de maquiller une tentative de génocide.
Il s’agit d’évènements graves et tragiques à caractère raciste, survenus entre 1988 et 1991, ayant affecté particulièrement la communauté peule du pays, dans l’impunité totale ; évènements qui se sont traduits par la répression et la déportation de populations, des spoliations en tous genres, des radiations administratives massives et des exécutions extra- judiciaires innombrables dans la vallée du fleuve et dans l’armée, dont le point culminant fut la pendaison de 28 soldats négro-africains le 28 novembre 1990, en guise de célébration de notre indépendance nationale. Ces crimes graves ont eu pour conséquence de diviser nos communautés et de fragiliser davantage notre Unité Nationale.
La Coalition Anti-Système estime que la réparation de ces immenses dommages passe par une solution collective qui s’adosse sur la Justice transitionnelle, à l’image de bien des pays ayant vécu pareille situation, comme l’Argentine, le Chili, l’Afrique du Sud, le Maroc et la Gambie à côté. Une Justice transitionnelle qui repose sur les devoirs de Justice, de Vérité, de Réparation et de Mémoire pour qu’au bout du processus, intervienne le Pardon. « Trouver des solutions adaptées à nos réalités », tel qu’on l’entend ici et là, ne vise qu’à tronquer ce dossier, à nier un crime de masse. Or nier un crime de masse revient à encourager d’autres crimes dans le futur. Un génocide ça ne se pardonne pas et ne saurait être soldé par de l’argent.
La solution à ce dossier douloureux devra opérer comme une catharsis, afin de mieux sceller les retrouvailles et la réconciliation nationale. L’on sait qu’il n’y a pas de paix sans réconciliation, ni de réconciliation sans Justice. Révéler toute la vérité pour cicatriser la plaie et conjurer les périls futurs constitue une étape indispensable dans la résolution durable de ce dossier.
Par ailleurs, au vu des confusions et des amalgames entretenus par le Pouvoir et ses acolytes, il ne serait pas superflu de recadrer ici le débat.
En effet, il y a lieu de rappeler que le problème fondamental des négro-africains (veuves et orphelins compris) n’est pas le << Passif » en lui-même, mais l’exclusion systémique et systématique qu’ils vivent au quotidien, exclusion à l’origine même de ce « Passif » ».
Ce sont bien ces politiques d’exclusion à caractère raciste et toutes ces injustices accumulées qui en sont la cause première. Il ne faut donc pas confondre l’effet et la cause. L’adage dit que pour soigner une plaie il faut crever l’abcès et que pour guérir un mal il faut s’attaquer à sa racine, traiter la cause. C’est donc à ces politiques discriminatoires et racistes, racine du problème, qu’il faut s’attaquer si l’on veut résoudre, durablement et correctement la question du « Passif » et nous prémunir de toute récidive.
La Coalition Anti-Système, opposée à toute solution de complaisance concernant ce dossier:
– Invite le Pouvoir à oser faire face à notre histoire et à trouver des solutions viables et durables à ce problème afin de permettre à notre pays de repartir du bon pied,
– Salue le courage de ces veuves qui, par dignité et respect à la mémoire de leurs époux, refusent de céder à l’appât du gain, aux milliards d’ouguiyas miroités pour aiguiser l’appétit des plus cupides et saborder le dossier
-Et appelle enfin tous les patriotes sincères à apporter leur soutien à ces braves dames, à ces orphelins et à ces rescapés soucieux de voir éclater la vérité, dans cette juste cause qu’ils défendent au nom de la dignité, de la justice et de la mémoire.
Nouakchott, le 13 novembre 2025
Les Signataires
– RAG
– IRA
– FPC
– DEKAALEM
– CVE
– MEJD
– MITHAQ HARATINES



