Ghazouani recadre la fonction publique : fin de la complaisance tribale et rappel à la loyauté nationale
Lors d’une rencontre dans le Dhar, le président Ghazouani a réaffirmé l’obligation de réserve et de neutralité des fonctionnaires, les sommant de choisir sans ambiguïté entre la logique d’État et les appartenances communautaires.

Fonction publique
Nbeiket Lahwouach – Correspondance spéciale
Sous les cieux sécuritaires du Dhar, le président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani a livré, hier soir, un message d’une clarté rare aux représentants de l’administration publique. Devant un parterre de responsables et de notables, il a tranché : « Il est désormais interdit à tout fonctionnaire d’organiser ou de participer à des activités qui violent la loi ou portent atteinte au concept d’Étatisation. » Une décision qui, selon lui, entre en vigueur « immédiatement ».
Ce rappel à l’ordre s’adresse directement à une pratique longtemps tolérée : la participation de cadres publics à des événements à coloration tribale ou régionale. « Il n’est plus acceptable que les fonctionnaires se mêlent à de tels rassemblements », a averti le chef de l’État, insistant sur le devoir de réserve et la neutralité attendus de ceux qui incarnent l’autorité publique.
« Un fonctionnaire représente l’État, même en dehors de son bureau », a martelé Ghazouani, avant d’ajouter : « Il ne peut pas tantôt contribuer à consolider le concept d’État, tantôt le fragiliser. »
Derrière ce discours ferme, se dessine la volonté présidentielle de protéger la cohésion nationale contre les forces centrifuges des appartenances primaires. « L’instrumentalisation des affiliations tribales, régionales ou sectaires, lorsqu’elle s’oppose à la logique nationale, porte atteinte au présent et à l’avenir du pays », a-t-il insisté.
Le président a également tenu à rappeler que la citoyenneté mauritanienne ne saurait être hiérarchisée : « Tous les citoyens sont égaux en droits, quelles que soient leurs origines tribales, régionales ou ethniques. » Une vision qui s’inscrit dans la continuité d’un discours d’unité et d’équité sociale, fondé sur le respect de la loi et la primauté de l’État.
En conclusion, Mohamed Ould Ghazouani a rappelé les trois devoirs essentiels de chaque citoyen : « la loyauté envers la patrie, la préservation de la patrie et l’amour de la patrie. » Avant d’ajouter, dans un ton grave : « Nous ne pouvons être un État, une nation, ni espérer prospérer, sans ces valeurs. »
Cette mise au point présidentielle marque un tournant dans la moralisation de la fonction publique. Elle sonne comme un rappel ferme à la discipline républicaine et à l’esprit de service – là où certains, longtemps, avaient confondu appartenance administrative et loyauté communautaire.
Rédaction Rapide Info



