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Accès à l’information : entre droit universel et réalité mauritanienne

Le 28 septembre marque la Journée internationale de l’accès universel à l’information. En Mauritanie, ce droit reste fragile : lois incomplètes, obstacles administratifs, pressions sur les journalistes. Un enjeu crucial pour la démocratie et la transparence.

Accès à l’information

Proclamée par l’ONU et l’UNESCO, la Journée internationale de l’accès universel à l’information rappelle l’importance de ce droit fondamental. En Mauritanie, l’écart entre les textes et la réalité demeure profond, entre restrictions et espoirs de transparence.
Le 28 septembre. Chaque année. Depuis 2019. L’Assemblée générale des Nations Unies a fait de cette date la Journée internationale de l’accès universel à l’information… Une reconnaissance planétaire. Un écho à une revendication ancienne.

En 2015 déjà… l’UNESCO avait ouvert la voie. Résolution 38 C/57. Une pierre posée dans le chantier mondial du droit à savoir. Un cadre. Un espace de débat. Une promesse : permettre à chacun d’accéder à l’information, de décider en connaissance, d’innover, de participer.

Mais sur le terrain… en Mauritanie ?

Les textes existent. La Constitution proclame. Les lois s’alignent. Mais l’application ? Inégale. Parfois absente. Souvent étouffée par le poids des pratiques.

Les journalistes, eux, le savent. Chaque article publié… chaque enquête menée… peut devenir une épreuve. Pressions. Censures tacites. Procès pour “diffamation”. Arrestations sporadiques. Les médias indépendants survivent. Tant bien que mal. Entre restrictions économiques et menaces politiques.

Les citoyens, eux aussi, mesurent les limites. Obtenir un document officiel… comprendre une décision administrative… suivre un marché public… Mission souvent impossible. Le droit d’accès à l’information ? Encore une abstraction.

Et pourtant… La soif existe. Les jeunes réclament. Les organisations de la société civile interpellent. Internet, les réseaux sociaux, deviennent des fenêtres. Des brèches. Des espaces où circulent des bribes de vérité. Mais aussi… des rumeurs. Des manipulations.

L’UNESCO parle de progrès social. De démocratie participative. En Mauritanie, le défi est immense. Rendre l’information publique. Créer une culture de transparence. Briser le mur du silence.

Aujourd’hui, la Journée internationale de l’accès universel à l’information résonne comme un rappel. Un avertissement. Un espoir aussi. Car sans information… pas de démocratie vivante. Pas de citoyenneté active. Pas de société inclusive.

Et la Mauritanie, à l’heure de ses mutations, doit choisir… Ouvrir. Partager. Ou refermer ses portes.

Enfin… nous devons ajouter une note. Une parenthèse. Un regret. Parfois, la fatigue nous gagne. Parfois, l’endormissement nous surprend. Cela peut mener à des manquements. Des retards. Des oublis. Ce que nous appelons, non sans honte, un délit de justice involontaire. Nous le regrettons. Nous nous en excusons. Et nous mesurons le préjudice qu’il a pu causer.

Ahmed Ould Bettar

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