Mauritanie à l’ONU : Mohamed Salem Ould Merzoug plaide pour une réforme du multilatéralisme et la justice internationale
À la 80ᵉ Assemblée générale de l’ONU, le ministre mauritanien des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Merzoug, a défendu une réforme du système multilatéral, réaffirmé le soutien à la Palestine et présenté les réformes nationales en matière de gouvernance, d’économie et de transition énergétique.
ONU – Au cœur de la 80ᵉ Assemblée générale des Nations Unies à New York, la voix de la Mauritanie s’est faite entendre avec force. Le ministre des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Merzoug, a dressé un constat sans détour d’un monde fracturé entre progrès technologique et pauvreté persistante. Entre plaidoyer pour la reconnaissance de l’État palestinien, appel à une réforme en profondeur du système multilatéral et présentation des réformes engagées à Nouakchott, son intervention a esquissé l’image d’un pays qui veut conjuguer stabilité nationale et responsabilité internationale.
New York – Assemblée générale de l’ONU.
Devant l’hémicycle de l’ONU, le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Mauritaniens de l’Extérieur, Mohamed Salem Ould Merzoug, a livré un plaidoyer empreint de gravité et d’espoir. S’exprimant au nom du président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, il a appelé à un sursaut collectif face aux fractures d’un monde à deux vitesses : celui qui avance vers l’intelligence artificielle et la quatrième révolution industrielle, et celui qui demeure piégé dans la pauvreté et l’exclusion.
Un monde en crise et une ONU à réinventer
Pour le chef de la diplomatie mauritanienne, « l’élargissement du fossé entre les sociétés innovantes et celles laissées pour compte » constitue une menace existentielle pour la paix et la sécurité internationales. Il a exhorté les États membres à bâtir un développement inclusif, fondé sur la dignité humaine.
Dans ce contexte, Ould Merzoug a insisté sur l’urgence d’une réforme profonde de l’ONU afin de « restaurer la confiance » et d’offrir à l’organisation les moyens d’assumer ses responsabilités. La Mauritanie, a-t-il rappelé, défend les revendications africaines contenues dans le consensus d’Ezulwini pour une représentation équitable du continent dans les instances de gouvernance mondiale.
Solidarité avec la Palestine et appel à la paix
Le ministre a consacré une large partie de son intervention à la guerre à Gaza, dénonçant une « agression génocidaire » et rappelant que la stabilité du Moyen-Orient passe par la reconnaissance pleine et entière d’un État palestinien avec Jérusalem-Est pour capitale.
Il s’est félicité du vote massif à l’Assemblée générale en faveur de la Déclaration de New York sur la solution à deux États, saluant le rôle de l’Arabie saoudite et de la France dans l’organisation de la conférence internationale de juillet 2025.
La Mauritanie a également condamné « l’agression israélienne contre l’État frère du Qatar », et réaffirmé son soutien aux efforts de paix en Libye, au Soudan, au Yémen et en Syrie, tout en appelant à un règlement négocié du conflit russo-ukrainien.
Réformes internes et engagement international
Sur le plan national, Ould Merzoug a présenté une Mauritanie en pleine mutation. Dialogue politique, réformes de la justice, transparence et lutte contre la corruption, consolidation de l’État de droit : autant de chantiers qui visent, selon lui, à enraciner la bonne gouvernance et l’unité nationale.
Il a souligné les progrès sociaux, citant le doublement du nombre de bénéficiaires de l’assurance maladie universelle, l’accueil de 250 000 réfugiés maliens, ainsi que la régularisation de 150 000 migrants. La réforme éducative, l’autonomisation des femmes, et l’inclusion des jeunes figurent parmi les priorités.
Transition énergétique et lutte contre le changement climatique
Sur le front économique, le pays revendique une croissance de 5 % en 2024 avec une inflation maîtrisée. Mais c’est surtout dans le domaine énergétique que la Mauritanie veut se positionner comme acteur émergent, avec une loi sur l’hydrogène vert, un projet de centrale hybride de 300 millions de dollars et des accords internationaux pour accélérer la transition.
La lutte contre la désertification et la biodiversité figurent aussi à l’agenda, avec la volonté affirmée de jouer un rôle actif à la COP30 au Brésil.
Une Mauritanie acteur de stabilité
En conclusion, Mohamed Salem Ould Merzoug a réaffirmé l’engagement de son pays à défendre le multilatéralisme, la paix et le développement durable. Fidèle à sa réputation de terre de dialogue et de stabilité dans une région agitée, la Mauritanie entend, selon lui, contribuer à « bâtir une vie sûre et digne pour tous ».
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