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Ghazouani reçoit les anciens ministres : un geste rare en Mauritanie

Le président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani a reçu les anciens ministres du dernier gouvernement. Un geste inédit de reconnaissance politique en Mauritanie.

Ghazouani reçoit les anciens ministres : un geste rare de reconnaissance et de continuité politique

Nouakchott – Dans une atmosphère empreinte de solennité et de courtoisie, Son Excellence le Président de la République, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, a reçu cet après-midi au Palais présidentiel les anciens ministres ayant quitté le gouvernement lors du récent remaniement. Une rencontre inédite qui illustre la volonté de la présidence de préserver un climat de respect et de reconnaissance envers les serviteurs de l’État, même après leur départ.

Un signal politique fort

Contrairement à l’usage établi dans de nombreux pays où les ministres démis s’éclipsent dans un silence étouffé, la rencontre organisée au Palais présidentiel a valeur de symbole. Elle marque un changement de ton dans la pratique politique mauritanienne, en accordant aux anciens membres du gouvernement un espace de considération institutionnelle.

Le geste présidentiel peut être lu comme un signe de maturité démocratique : il consacre l’idée que la fonction ministérielle, aussi éphémère soit-elle, demeure un maillon essentiel du service public et mérite reconnaissance.

Comparaisons internationales

De telles rencontres restent relativement rares sur la scène internationale. En France, par exemple, il est de tradition que le Premier ministre ou le Président adresse des remerciements publics aux ministres sortants, mais rarement sous la forme d’une audience solennelle. Aux États-Unis, les secrétaires quittant le cabinet présidentiel reçoivent parfois une cérémonie d’adieu au sein de leur département, mais une réception collective par le président demeure exceptionnelle.

En Afrique, certaines traditions politiques valorisent davantage la continuité humaine que la simple rotation institutionnelle. Au Ghana ou au Sénégal, les chefs d’État en exercice n’hésitent pas à saluer publiquement les ministres remerciés, parfois en les associant ultérieurement à des missions diplomatiques ou à des instances consultatives. Dans cette perspective, le geste de Ghazouani rapproche la Mauritanie de cette école politique qui privilégie l’inclusion et la reconnaissance.

Une manière de redéfinir la gouvernance

En recevant les anciens ministres, le Président Ghazouani cherche peut-être à instaurer une nouvelle culture politique : celle où le service rendu à l’État n’est pas effacé par les aléas des remaniements. Cette attitude pourrait également renforcer l’idée que la carrière politique ne se réduit pas à une simple fonction exécutive, mais s’inscrit dans un continuum où l’expérience acquise reste utile à la nation.

Au-delà du protocole, ce geste envoie un message aux élites mauritaniennes : le pouvoir actuel valorise la loyauté et la continuité, et considère chaque contribution comme une pierre dans l’édifice de la gouvernance.

Entre rupture et tradition

La rencontre de Nouakchott n’est pas seulement une image symbolique ; elle peut être interprétée comme une tentative de rapprocher la pratique politique mauritanienne des standards internationaux en matière de reconnaissance institutionnelle, tout en conservant une touche d’authenticité locale fondée sur le respect des personnes.

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