*La jeunesse mauritanienne face à l’épreuve de la* *responsabilité* !
La jeunesse mauritanienne doit rompre avec un système figé pour construire une nation moderne, juste et inclusive. L’avenir du pays en dépend.
La Mauritanie se trouve à un tournant historique : face à une élite politique vieillissante et accrochée au passé, la jeunesse ne peut plus se contenter du rôle de spectatrice. Elle doit désormais prendre sa place, assumer ses responsabilités et incarner le projet d’une nation tournée vers l’avenir.
La Mauritanie traverse un moment décisif de son histoire politique. À l’heure où la classe dirigeante demeure largement composée de figures usées, attachées à des pratiques héritées d’un autre temps, une question s’impose avec force : jusqu’à quand les jeunes accepteront-ils de rester spectateurs d’un système qui leur refuse la place qui leur revient ?
Le poids du passé
Depuis trop longtemps, les “anciens” monopolisent la scène publique. Ils prolongent leur influence par la maîtrise des rouages administratifs, en s’appuyant sur des réseaux clientélistes et des structures héritées – tribus, chefferies, notabilités – qui servent plus à conserver le statu quo qu’à préparer l’avenir. Ce modèle, centré sur les équilibres du passé, freine inexorablement la marche vers une modernité politique et sociale dont le pays a pourtant un besoin vital.
Il devient évident que cette génération, qui a certes eu son rôle à jouer, ne parvient plus à répondre aux défis nouveaux. Mais loin de se retirer, elle bloque et retarde la relève, comme si la jeunesse ne devait être convoquée qu’en renfort, jamais en responsabilité.
La jeunesse face à son rôle historique
Dans une société où la majorité de la population est jeune, ce décalage entre les dirigeants et ceux qu’ils prétendent représenter devient intenable. La jeunesse doit comprendre que patienter indéfiniment, c’est se résigner. Le temps du simple accompagnement est révolu ; c’est désormais celui de l’affirmation.
Prendre sa place ne signifie pas seulement contester les anciens, mais proposer et incarner un projet national qui dépasse les logiques de clans, de castes ou de notabilités. Cela veut dire mettre au centre des priorités l’égalité citoyenne, la qualité des services publics, la dignité sociale et l’ouverture vers l’avenir.
Une nécessité, pas une option
Il ne s’agit pas d’un caprice générationnel. Le changement est une nécessité historique. La Mauritanie ne peut pas se permettre de tourner éternellement en rond dans un cycle politique fermé. La jeunesse doit venir combler le vide créé par la lassitude des mêmes discours et la répétition des mêmes pratiques.
Si elle échoue à s’emparer de ce rôle, c’est tout le pays qui en paiera le prix : stagnation économique, blocage social, désespoir civique. L’inverse est aussi vrai : si la jeunesse parvient à imposer son projet, c’est tout un horizon national qui s’ouvrira.
Vers une Mauritanie nouvelle
Le véritable courage aujourd’hui consiste à bousculer un ordre établi qui ne sert plus que lui-même. C’est en rompant avec les logiques de rente et de survie du passé que la Mauritanie pourra devenir plus vivante, plus juste et plus moderne.
La jeunesse a devant elle une chance rare : non pas seulement changer la façade du pouvoir, mais en transformer les fondations. L’avenir ne se transmet pas, il se prend. Et jamais ce devoir n’a été aussi urgent qu’aujourd’hui.
Abdoulaziz DEME
Le 15 Septembre 2025.