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L’arabisation de l’administration : la dernière touche d’un long processus d’exclusion

L’arabisation de l’administration : la dernière touche d’un long processus d’exclusion

Après les assassinats ciblés de militaires noirs, les déportations massives, les expropriations de terres et ce que beaucoup ont qualifié de génocide biométrique, l’arabisation forcée de l’administration apparaît comme la dernière étape d’un projet d’exclusion systématique.

Quelle logique gouverne ce pays où une seule communauté décide pour toutes les autres ? La rhétorique officielle est claire : aux hararatines « Vous êtes des Maures, certes des Haratines ; vous faites partie de nous, mais avec un statut d’intouchables. Au negro africains : Vous devez parler arabe, travailler en arabe, ou vous exiler. » Ce discours n’est pas seulement verbal : il s’inscrit dans une pratique concrète, qu’on retrouve dans les positions officielles et même dans les déclarations publiques, comme celles de certains responsables qui suggèrent à ceux qui ne s’assimilent pas de partir au Sénégal, citant explicitement Bredeleil.

Cette logique du « vivre ensemble à la beïdane » n’est pas neutre. Elle reproduit un modèle hégémonique, dans lequel l’État devient l’instrument d’une communauté dominante qui décide de l’accès aux droits, à la langue, au travail et à l’identité.

On peut rapprocher cette stratégie d’exclusion méthodique à d’autres exemples historiques ou contemporains. Israël, par exemple, applique des politiques qui visent à assimiler, marginaliser ou expulser les Palestiniens, limitant leur accès aux droits civiques et à la citoyenneté pleine. Même politique, même logique : dominer, uniformiser, exclure. Ceux qui ne s’assimilent pas perdent leur identité ou doivent s’exiler.

En Mauritanie, l’arabisation de l’administration n’est donc pas simplement une réforme linguistique. Elle est le prolongement institutionnel d’un système de domination, un outil pour contrôler et marginaliser les Mauritaniens noirs. Les fonctionnaires francophones ou non arabophones se retrouvent réduits à des positions de fonctionnaires virtuels : présents sur le papier, mais exclus de l’exercice réel de leurs fonctions.

Ces pratiques rappellent qu’un État qui choisit une langue unique comme critère d’accès aux droits, au travail et à la citoyenneté, ne fait pas que réguler le langage : il scelle des frontières d’inclusion et d’exclusion, et menace l’existence même des identités minoritaires…..wetov
Sy Mamadou

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