Accueil |MauritanieOpinionThématiques sociales

Mauritanie : l’affranchissement, entre mémoire commune et risques d’illusions identitaires

En Mauritanie, l’affranchissement fut un vecteur d’intégration. Mais peut-il être réduit à une identité figée ou doit-il rester une dynamique d’unité ?

En Mauritanie, l’affranchissement ne fut jamais conçu comme l’édification d’un corps social distinct ; il s’inscrivait dans une logique d’intégration, parfois heurtée, mais réelle, où l’ancien statut servile se dissolvait dans les cadres tribaux et communautaires existants….
. L’autonomie n’a jamais signifié séparation : elle signifiait insertion, reconnaissance de droits, participation à une histoire commune.
Vous décrivez les liens de sang ou de lait comme de simples « exceptions ». Mais dans notre société maure, ces liens ne sont pas des accidents isolés : ils sont des médiations symboliques et sociales qui, depuis des siècles, empêchent la rigidification des statuts. Les minimiser, c’est ignorer la profondeur des passerelles qui ont tissé l’unité nationale, au-delà des hiérarchies.
« la communauté haratine existe de fait » et qu’elle serait désormais un acteur incontournable peut être vous avez raison mais qui profite de cette existence aujourd’hui? .
Sur quelle base allez-vous définir qui est Hartani et qui ne l’est pas ? cette revendication d’une identité haratine risque de devenir une illusion politique si elle se construit contre la mémoire réelle du pays. L’affranchissement, en Mauritanie, n’est pas une ligne de fracture nouvelle : il est une dynamique de dépassement, qui ne doit pas être réduite à un mot ou enfermée dans une identité figée. L’exigence d’égalité est légitime ; mais elle ne saurait se transformer en exigence de séparation.
En vérité, ce que révèle ce débat n’est pas la vitalité d’une identité close, mais la difficulté d’assumer une histoire commune dans toute sa complexité. L’avenir, lui, ne se jouera pas dans la fabrication de murs identitaires, mais dans la capacité de notre société à intégrer les blessures du passé sans en faire des frontières pour demain…..

Mohamed Ould Echriv Echriv

Laisser un commentaire

Articles similaires