Ghazouani à Alger : la Mauritanie, levier de prospérité africaine
À l’IATF 2025 d’Alger, le président Ghazouani expose la vision d’une Mauritanie moteur de l’intégration africaine, entre mines, gaz et énergie verte.
Lors de l’IATF 2025 à Alger, le président Mohamed Ould Cheikh El-Ghazouani a présenté une Mauritanie ambitieuse, prête à transformer son potentiel en moteur de prospérité africaine.
À Alger, Ghazouani plaide pour une Afrique intégrée et une Mauritanie moteur de la transformation économique
Alger – Correspondance spéciale
Sous les projecteurs du Centre international des conventions d’Alger, la voix de Mohamed Ould Cheikh El-Ghazouani a résonné avec la gravité d’un dirigeant convaincu que l’avenir de l’Afrique repose sur sa capacité à produire, transformer et s’intégrer. Invité d’honneur du salon intra-africain IATF 2025, le président mauritanien a livré un discours dense, à la fois ambitieux et pragmatique, où la Mauritanie s’est présentée comme un acteur clé de la diversification économique du continent.
D’entrée de jeu, le chef de l’État a tenu à remercier son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune pour l’accueil « chaleureux », ainsi que l’Union africaine, le secrétariat de la ZLECAf et Afreximbank pour l’organisation de ce rendez-vous panafricain. Mais très vite, le ton s’est déplacé vers l’essentiel : comment transformer les immenses ressources africaines en richesses partagées et durables.
La Mauritanie comme levier de prospérité régionale
Égrenant chiffres et projets, Ghazouani a brossé le portrait d’une Mauritanie en pleine mutation. Avec une stratégie nationale de croissance accélérée visant plus de 7 % de croissance annuelle et une réduction de la pauvreté à 20 %, Nouakchott entend s’imposer comme un futur hub industriel et énergétique.
Dans le secteur minier, qui pèse déjà 20 % du PIB et 76 % des exportations, de nouveaux projets stratégiques pourraient porter la production transformée à 35 millions de tonnes par an. Le cuivre et l’or, en expansion, devraient bientôt connaître une transformation locale accrue.
Côté énergie, l’ambitieux projet gazier de Grand Tortue Ahmeyim (GTA) promet 2,5 millions de tonnes de GNL par an dès sa première phase, avec une montée en puissance progressive jusqu’à 10 millions avant 2030. Et ce n’est pas tout : le site de Biralla, encore plus prometteur, recèle des réserves trois fois supérieures à celles du GTA.
La pêche, forte d’un potentiel de 1,8 million de tonnes annuelles, cherche sa montée en gamme via une meilleure transformation locale, tandis que l’agroalimentaire ambitionne 50 % d’autosuffisance alimentaire à l’horizon 2030.
Réformes et infrastructures au cœur de la vision
Pour accompagner cette transformation, le président a insisté sur les réformes législatives déjà engagées : nouveau code minier, cadre pour l’hydrogène vert, loi sur les investissements et les PPP, ainsi qu’une réforme des marchés publics.
Sur le plan énergétique, la transition verte est également au centre des priorités : « Nous augmenterons la part du solaire et de l’éolien de 42 % à 70 % d’ici 2030 », a déclaré Ghazouani.
Les infrastructures constituent un autre pilier de cette ambition. Modernisation du port autonome de Nouakchott, projet de port en eau profonde à Nouadhibou, corridors routiers stratégiques vers le Mali, le Sénégal et l’Algérie : tout concourt à faire de la Mauritanie une plateforme logistique entre l’Afrique de l’Ouest et du Nord.
L’objectif affiché : ramener les coûts logistiques de 25 % de la valeur des exportations à la moyenne africaine de 10 % .
Un appel à l’intégration continentale
Au-delà de la seule Mauritanie, Ghazouani a plaidé pour une Afrique résolument tournée vers l’intégration économique. En collaborant avec la CEDEAO, l’Union du Maghreb arabe et les institutions financières internationales, Nouakchott espère favoriser un tissu industriel diversifié, créateur d’emplois et vecteur de valeur ajoutée.
« Nous voulons faire de notre potentiel en minerais, pêche, gaz, énergies renouvelables et hydrogène vert un levier de prospérité partagée pour l’Afrique« , a conclu le président mauritanien, dans une formule qui résume à elle seule son ambition : inscrire la Mauritanie dans une dynamique continentale, au service d’un futur africain compétitif et solidaire.
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