Quand la vérité devient un luxe : la responsabilité de la classe politique mauritanienne !

Dans toute nation qui aspire à la justice, à la stabilité et au progrès, la vérité devrait être l’outil premier de la gouvernance. Or, en Mauritanie, un constat amer s’impose : une grande partie de la classe politique peine, ou parfois refuse, d’assumer son rôle fondamental, celui de dire la vérité au gouvernement et de défendre l’intérêt du peuple avant toute autre considération.
Être acteur politique ne consiste pas uniquement à occuper un siège, à négocier des privilèges ou à demeurer silencieux face aux dérives. C’est avant tout porter une responsabilité morale, sociale et historique : dire ce qui doit être dit, même si c’est inconfortable pour le pouvoir en place. Lorsqu’un parlementaire, un responsable de parti ou un leader d’opinion choisit l’omerta plutôt que la transparence, il trahit sa mission et transforme la politique en simple exercice de survie personnelle.
Dans ce contexte, une question se pose avec clarté et sans détour : si la classe politique mauritanienne n’est pas capable d’interpeller le gouvernement, de lui présenter les vérités dérangeantes et d’exiger des réformes concrètes, alors elle doit avoir le courage d’en tirer les conséquences et démissionner. Car rester en place en taisant les réalités que vivent les citoyens revient à cautionner les injustices, les blocages et l’immobilisme.
Certes, dire la vérité au pouvoir n’est pas sans risque. Mais l’histoire retient toujours les hommes et les femmes qui ont osé, pas ceux qui ont préféré se taire. Et la Mauritanie, aujourd’hui plus que jamais, a besoin d’une classe politique courageuse, capable de se dresser comme vigie et non de se comporter en spectatrice passive.

Il ne suffit pas de représenter le peuple, encore faut‑il l’honorer. Si l’élite politique ne retrouve pas la voix du courage et de la conviction, elle perdra non seulement sa crédibilité, mais aussi son droit d’incarner l’avenir du pays.
La vérité est parfois dure, mais elle est la condition indispensable à toute renaissance nationale. À la classe politique de choisir : continuer à se réfugier dans le silence, ou assumer sa fonction première et rendre à la politique mauritanienne sa dignité.
Abdoulaziz DEME
Rouen le 05 Septembre 2025