Lors de la 4ᵉ Foire commerciale intra-africaine à Alger, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani a souligné l’importance de projets communs, comme la route Tindouf–Zouérate, et d’un changement de modèle économique fondé sur la valorisation locale des ressources.
Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani plaide pour une intégration africaine fondée sur la valorisation des ressources
Alger/Nouakchott – Le président mauritanien, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, a réaffirmé l’urgence d’accélérer le processus d’intégration africaine, appelant les pays du continent à multiplier les projets communs capables de renforcer les échanges et de consolider les complémentarités économiques.
Le chef de l’État s’exprimait jeudi à Alger, lors d’une séance-débat présidentielle organisée à l’ouverture de la 4ᵉ édition de la Foire commerciale intra-africaine (IATF 2025), un rendez-vous majeur qui réunit dirigeants, investisseurs et opérateurs économiques venus de tout le continent pour promouvoir les échanges et stimuler le commerce intra-africain.
Dans son intervention, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani a cité en exemple la route Tindouf–Zouérate, un axe stratégique en cours de réalisation par l’Algérie, destiné à relier directement la Mauritanie au Maghreb et, au-delà, à l’espace euro-méditerranéen. Selon lui, cette infrastructure n’est pas seulement une voie de communication : elle incarne un pont commercial et culturel qui pourrait redessiner les cartes des flux économiques en Afrique de l’Ouest et au Maghreb.
Mais pour le président mauritanien, l’intégration africaine ne peut se limiter aux routes et aux corridors logistiques. Elle exige une réorientation profonde des modèles économiques. « Le continent doit passer d’une économie fondée sur l’extraction brute de ses ressources à une économie centrée sur la valorisation et la transformation locale », a-t-il insisté.
Un message qui résonne particulièrement dans des pays riches en minerais, hydrocarbures et produits agricoles, mais qui continuent d’exporter majoritairement des matières premières non transformées.
Le président mauritanien a ainsi souligné que l’avenir de l’Afrique dépend de sa capacité à créer de la valeur ajoutée sur place, à développer des chaînes industrielles régionales et à diversifier ses économies. L’objectif est double : réduire la dépendance vis-à-vis des marchés extérieurs et bâtir un espace économique intégré, compétitif et attractif pour les investissements.
Dans ce contexte, le projet routier Tindouf–Zouérate apparaît comme un symbole d’une nouvelle dynamique régionale. Il pourrait faciliter le commerce intra-africain, renforcer la sécurité des approvisionnements et ouvrir de nouvelles opportunités pour les entreprises locales. Plus largement, il traduit une volonté politique partagée de transformer les frontières en espaces de coopération plutôt qu’en lignes de fracture.
En appelant à cette mutation économique, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani s’inscrit dans le sillage des grandes ambitions portées par l’Agenda 2063 de l’Union africaine, qui mise sur une Afrique intégrée, prospère et pacifique. Pour lui, le défi n’est pas seulement économique, mais aussi stratégique : il s’agit de donner au continent les moyens de peser davantage dans les équilibres mondiaux.
Rapide info avec agences