Accueil |

Réplique à Jemil Mansour : imposteur et faux dévot, falsificateur de la vérité sur le parti RAG

Réplique à Jemil Mansour : imposteur et faux dévot, falsificateur de la vérité sur le parti RAG

Il faut le dire avec force : Jemil Mansour dénature sciemment les faits et fait partie intégrante du système, tout en attaquant ceux qui ont construit une opposition réelle et enracinée. Ses propos récents, affirmant que le Rag et le FPC n’auraient pas respecté les procédures légales et que « tout le monde est au même pied d’égalité devant la loi », révèlent une flagrante distorsion de la réalité et un alignement clair avec le système qu’il sert. Ces déclarations ne constituent pas des analyses impartiales ; elles sont des instruments de désinformation, destinés à masquer la vérité et à neutraliser les forces authentiquement contestataires.

Il n’est pas un observateur neutre, ni un critique, mais un acteur engagé à protéger les intérêts du système tout en délégitimant ceux qui en sont exclus. Jean-Paul Sartre dénonçait ce type d’intellectuel malhonnête, « qui se fait complice de l’injustice en prétendant expliquer pourquoi elle est inévitable ».Prétendre que le Rag et le FPC n’ont pas déposé leurs dossiers conformément aux dispositions légales est non seulement faux, mais intellectuellement malhonnête.

La vérité est claire : le Rag, allié de Biram Dah Abeid, député depuis 2018 et principal opposant depuis trois élections présidentielles, a déposé son dossier en 2013, puis l’a actualisé en 2021, et ce dépôt a été jugé conforme par toutes les autorités compétentes du ministère de l’Intérieur d’alors. Alors pourquoi n’a-t-il pas été reconnu à cette date ? Qui bloque cette reconnaissance et dans quel but ? De quoi a-t-on réellement peur ? Pourquoi les forces enracinées dans le tissu social sont-elles systématiquement exclues ?

Malgré un parcours électoral exemplaire, culminant avec un score de plus de 22 % lors de la dernière élection présidentielle de 2024, le Rag se voit encore refuser la reconnaissance légale. Le FPC a suivi la même procédure. Nier cette réalité, c’est effacer l’histoire récente et travestir les faits pour les plier à une narration commode.Le mécanisme d’exclusion et de musellement des forces sociales et populaires, porteuses des aspirations du peuple, s’intensifie avec l’adoption de la loi liberticide 2025-010 en mars 2025, qui introduit le parrainage ainsi que des conditions restrictives. Cette loi, manifestement liberticide, exclusionniste et sélective, transforme ce qui aurait dû être un instrument d’organisation démocratique en outil de verrouillage politique.

Appliquer rétroactivement cette loi aux dépôts effectués et validés sous l’empire de la loi 91-024 de 1991 ne relève pas de la régulation, mais de la neutralisation ciblée des forces sociales et politiques qui dérangent, celles mêmes capables d’apporter l’alternance véritable et la rupture systémique attendue par le peuple.Dans ce contexte, le droit cesse de remplir sa fonction fondamentale et se transforme en instrument de pouvoir. Comme l’écrivait Hannah Arendt, il devient « l’arbitraire du pouvoir » : les règles ne garantissent plus l’égalité ni la justice, elles servent uniquement à légitimer des exclusions ciblées et à renforcer des positions acquises. Affirmer alors que « tout le monde est au même pied d’égalité devant la loi » relève non seulement de la fiction, mais constitue une offense à l’intelligence collective.

Comment parler d’égalité lorsque des partis fabriqués de toutes pièces obtiennent leurs récépissés en un temps record, tandis que des forces enracinées dans le tissu social, comme le Rag et le FPC, se voient systématiquement barrer la route depuis plus d’une décennie ? Cette sélectivité est flagrante, connue de tous, et illustre parfaitement ce que Frantz Fanon dénonçait : « L’élite nationale se révèle trop souvent comme un simple relais du système colonial, répétant les schémas de domination sous une nouvelle façade. »La posture de Mohamed Jemil Mansour doit être replacée dans ce contexte précis.

Il n’est pas un observateur neutre de la vie politique. Aujourd’hui président d’un parti reconnu sous cette loi liberticide, exclusionniste et sélective de mars 2025, il défend naturellement le dispositif qui l’a consacré et délégitime ceux qui en sont exclus. Son parti n’est pas une force d’opposition, mais un parti de contribution, un proxy du système. Après avoir quitté ses anciens compagnons de Tawassoul, il a publiquement soutenu la candidature de Mohamed Ould Ghazouani en 2024, confirmant ainsi son alignement.

Ses prises de position visent clairement à affaiblir les forces contestataires véritables, comme le Rag et le FPC, pour mieux occuper le rôle commode de « contradicteur raisonnable » au service du pouvoir.Ce rôle correspond parfaitement à celui de l’intellectuel de cour, décrit par Edward Said comme « celui qui ne questionne pas le pouvoir, mais qui l’habille de faux débats et neutralise l’opposition véritable ». Mohamed Jemil Mansour en est l’exemple parfait : il tourne autour du pouvoir, servant en réalité à contenir et affaiblir l’opposition authentique.En définitive, la question n’est pas juridique, mais politique.

Le Rag et le FPC incarnent des forces issues des luttes sociales, portées par des communautés marginalisées et discriminées, et par une revendication légitime de justice pour Tous. Les exclure par des artifices procéduraux, malgré des dépôts conformes depuis 2013 et 2021, revient à priver une large partie du peuple mauritanien de sa voix et de sa représentation. C’est ce véritable scandale qui devrait mobiliser la réflexion, et non les argumentaires biaisés de ceux qui, comme Jemil Mansour, ont choisi le confort d’un parti reconnu par le système au détriment de la dignité et du combat aux côtés de l’opposition véritable.

Cheikh Sidati Hamadi, Expert senior en droits des CDWD, analyste, essayiste et chercheur associé

Laisser un commentaire

Articles similaires