Biram Dah Ould Abeid, un discours verrouillé, loin du débat d’idées
Biram Dah Ould Abeid, un discours verrouillé, loin du débat d’idées
Hier, Biram Dah Ould Abeid était l’invité de Jojo Ba pour une allocution suivie d’un échange avec des citoyens. L’occasion, en théorie, d’ouvrir un dialogue constructif et contradictoire. En pratique, la rencontre s’est rapidement transformée en une tribune fermée, destinée avant tout à ses sympathisants.
Un échange verrouillé.
Dès le départ, tout était mis en place pour éviter les contradictions. Bien que figurant en tête de la liste des intervenants, il m’a fallu patienter longtemps avant de prendre la parole. Lorsque celle-ci m’a enfin été accordée, ce fut sous de multiples avertissements et, à peine avais-je commencé à dérouler mes arguments, que j’ai été interrompu puis réduit au silence, avant d’être écarté du panel.
Mon intention était pourtant claire : confronter Biram à ses contradictions dans un échange public, devant témoins, afin de clarifier certains points. Mais lui, plutôt que d’assumer la transparence, a suggéré un entretien privé que j’ai refusé. L’événement a dès lors perdu tout caractère ouvert pour se réduire à une simple scène de campagne où ses partisans l’encensaient.
Des affirmations contestables.
Interrogé sur son programme, ses réformes et les résultats de la présidentielle de 2024, Biram s’est limité à des déclarations vagues et populistes, sans faits ni éléments concrets. Pire, certaines de ses affirmations relèvent de la pure contre-vérité.
Ainsi, il a soutenu que 2 000 de ses représentants avaient été renvoyés par l’État. Une accusation grave mais aisément démontable, comment une telle mesure aurait-elle pu passer inaperçue des observateurs internationaux, lesquels ont attesté du bon déroulement du scrutin ? Et si Biram détenait réellement des preuves, pourquoi n’a-t-il pas saisi les juridictions nationales ou internationales ?
L’absence de vision claire.
Sur les questions de fond, Biram s’est montré incapable de dresser un diagnostic sérieux de la situation du pays, encore moins de proposer des solutions concrètes aux besoins des Mauritaniens. Son discours se réduit à l’exploitation des frustrations populaires, sans expertise technique ni vision constructive.
Une stratégie d’intimidation numérique.
À défaut de débats contradictoires, Biram s’appuie de plus en plus sur des jeunes influenceurs malléables, transformés en relais de propagande sur les réseaux sociaux. Ces « mercenaires de la toile », dépourvus de formation politique, se limitent aux insultes, aux calomnies et aux attaques personnelles contre quiconque remet en cause les manipulations du leader.
En choisissant cette voie, Biram renonce à l’affrontement d’idées et préfère la diabolisation de ses adversaires.
Un risque de dérive dangereuse.
Plus inquiétant encore, Biram multiplie les appels à la mobilisation de ses partisans les plus radicaux, flirtant avec la tentation d’un soulèvement contre le système. Cette stratégie de tension, dictée par la conscience de ses limites électorales, fait peser de graves risques sur ses militants les plus vulnérables.
Loin d’incarner une alternative crédible, Biram Dah Ould Abeid semble aujourd’hui enfermé dans une logique populiste et conflictuelle. Plutôt que d’ouvrir le champ du débat démocratique, il choisit de verrouiller la discussion, d’instrumentaliser les frustrations et de déléguer l’attaque à ses partisans extrémistes.
La Mauritanie, elle, a besoin d’un véritable débat d’idées, fondé sur des arguments solides et une vision claire pour l’avenir.
Diaw Abdoullah (AKS)
Militant pour la justice, la vérité et la démocratie en Mauritanie
Engagé pour une opposition responsable, unie, et au service du peuple
Non aux manipulations, non à la déstabilisation
Pour une Mauritanie forte, juste et unie