Un homme à la croisée des chemins : Moulaye Ould Mohamed Laghdaf
Portrait Moulaye Ould Mohamed Laghdaf
Ambassadeur devenu Premier ministre
Né en décembre 1957 à Néma, dans le sud-est de la Mauritanie, Moulaye Ould Mohamed Laghdaf est un ingénieur de formation — diplômé en génie minéral chimique à l’École Mohammadia — puis titulaire d’un doctorat en chimie, accompagné d’un DESS en gestion obtenu à l’Université libre de Bruxelles ([Wikipédia][1]). Après une carrière diplomatique, il devient ambassadeur auprès de l’Union européenne en 2006 avant de gravir les échelons du pouvoir.
À la tête d’un gouvernement de transition (2008–2014)
Le 14 août 2008, à la suite d’un coup d’État, la junte militaire place Laghdaf à la tête du gouvernement, dans un contexte politique tendu. L’objectif affiché : restaurer une image de compétence et d’ouverture à l’international ([Wikipedia][2], [Wikipédia][1]). Dès les premiers jours de son mandat, il appelle à un « débat ouvert et constructif » avec toutes les forces vives du pays pour planifier des élections transparentes et repenser la répartition des pouvoirs ([Wikipedia][2]).
En 2009, après l’élection présidentielle, il est reconduit à son poste, dans le cadre d’un gouvernement d’unité, jusqu’en août 2014, où il cède la place à Yahya Ould Hademine ([Wikipedia][2], [Wikipédia][1]).
Au cœur du pouvoir : Secrétaire général de la Présidence
Le 19 janvier 2015, il devient ministre secrétaire général de la Présidence, avec rang de ministre, toujours aux côtés du président Mohamed Ould Abdel Aziz ([Wikipédia][1], [Wikipedia][2]).
Analyse contextuelle
1. L’homme derrière le fonctionnaire
Moulaye Ould Mohamed Laghdaf incarne le profil du technocrate international : formation scientifique, expérience diplomatique, sens de l’État. Mais il doit composer avec un jeu politique instable, marqué par des institutions fragilisées.
2. Le pari de la stabilité post-coup d’État
Sa nomination comme Premier ministre visait à crédibiliser l’image de la Mauritanie sur la scène internationale après le coup d’État. Son rôle fut celui d’un médiateur entre pouvoir militaire et opposition, tout en rassurant les partenaires externes.
3. Une carrière au service du régime
Sa longévité aux plus hautes fonctions — de 2008 à 2019 — reflète sa loyauté et l’affinité politique avec la présidence de Mohamed Ould Abdel Aziz. Son profil a servi à structurer l’administration dans une phase critique.
4. De la puissance à la vulnérabilité
Le renvoi de son nom dans une affaire de corruption en 2021 souligne la fragilité des acteurs politiques dans des États en transition : celui qui était perçu comme un stabilisateur devient, en quelques années, la cible de la justice.
En conclusion
Moulaye Ould Mohamed Laghdaf s’est imposé comme une figure centrale de la Mauritanie contemporaine : ingénieur, diplomate, Premier ministre et pilier de la Présidence. Son parcours illustre à la fois les promesses et les impasses des élites politiques dans des contextes de transition. À travers ce regard de “Rapide info”, on perçoit non seulement un homme, mais aussi les enjeux — d’État, de conscience, de pouvoir — auxquels il a été confronté.
Suggestions de liens:
Dans les marges du pouvoir : le carnet de notes du président Ghazouani
La liberté d’expression en Mauritanie : entre espoirs constitutionnels et réalités judiciaires
Fadel – Le combat d’une mère mauritanienne contre l’injustice et le silence médical
[1]: https://fr.wikipedia.org/wiki/Moulaye_Ould_Mohamed_Laghdhaf
[2]: https://en.wikipedia.org/wiki/Moulaye_Ould_Mohamed_Laghdaf