« Y en a marre ! » – Le cri rauque de la Coalition des forces populaires
« Y en a marre ! » – Le cri rauque de la Coalition des forces populaires
Nouakchott, les rues suffoquent. La nuit est lourde, l’air coupe. Et pendant que les ventilos tournent dans le vide – faute de jus – la colère, elle, gronde. Un cri. Râpeux. Sans filtre. Brut. Balancé dans la nuit de mercredi à jeudi comme une gifle dans un silence trop long : la Coalition des forces populaires d’opposition a balancé son communiqué. Et pas des moindres.
Flambée des prix ? Une claque en pleine face du petit peuple. Le pain qui gonfle. Le riz qui se fait luxe. L’huile qui glisse entre les doigts… Trop cher pour ceux qui comptent les ouguiyas à la fin du mois. La coalition parle de « flambée », mais dans les rues, on parle d’« incendie ». Et pas un pompier en vue.
Écoles ?Loin d’être des temples du savoir. Des salles vides. Des profs absents. Des mômes perdus.
Hôpitaux ? Mêmes murs, mêmes maux. Pas de matos. Pas de médecins. Ou alors, faut payer. Et cher. Alors on prie.
Et puis y’a les coupures.De jour, de nuit, sans prévenir. L’électricité ? Partie. L’eau ? Pschitt. Plus rien. Les frigos pleurent. Les gosses hurlent. Les mères se débrouillent. Et Nouakchott étouffe. Les villes de l’intérieur ? Pire encore. Là-bas, c’est la brousse numérique. L’oubli organisé.
La coalition ? Elle tape fort : elle accuse le régime en place d’incapacité totale. De rester planté là, bras croisés, pendant que le peuple rame. Suffoque. Et crève, parfois. Une « crise chronique », qu’ils disent. Et le mot est faible.
Alors ouais, elle appelle. Le président. Direct. Sans détour. Qu’il se réveille. Qu’il agisse. Et vite. Parce que les pertes, elles s’additionnent. Parce que la colère, elle monte. Et que quand ça explose…
La « Coalition des forces populaires » – c’est pas juste un sigle de plus dans un coin de papier jauni. C’est un conglomérat d’indignés. Des partis d’opposition, des figures libres, des militants qu’on musèle pas. Née en décembre dernier, comme un cri commun. Une urgence. Un projet de bras tendus face aux murs. Une idée simple : se rassembler, gueuler ensemble, et surtout, exiger un dialogue vrai. Un dialogue pour tous.
Mais en attendant ce jour ?
Les gens trinquent.
Et la nuit, toujours plus noire, avale les cris.
Rédaction Rapide info