Ghazouani, faut pas rater le coche !
Ghazouani, faut pas rater le coche !
Par : un ancien soutien, encore debout… mais à cran.
Eh, Président…
T’as voulu le fauteuil ? Tu l’as eu. Deux fois même.
Maintenant, faut faire le taf. Pas pour les beaux discours. Pas pour les photos bien lissées. Mais pour nous ! Oui, NOUS ! Le peuple. Les sans-voix. Les paumés. Les foutus. Ceux qu’on n’écoute jamais.
T’as encore quatre ans. Pas une éternité, hein. Juste assez pour éviter le naufrage ou, qui sait, écrire une vraie page d’Histoire. Une qui pue pas le renfermé !
Mais pour ça… faut ouvrir les yeux. Et vite !
1. Arrête avec les fantômes !
On en peut plus des mêmes tronches ! Les vieux caciques, les experts en rien, les copains de promo, les parrains de clans… Assez ! Ils bouffent tout. Ils étouffent tout. Ils ralentissent tout.
Si t’es sincère, vire-les ! Mets du sang neuf ! Des têtes propres. Des cerveaux qui carburent. Des cœurs qui battent pour ce pays, pas pour leur portefeuille.
Sinon ? Ben… tu sais déjà.
2. Regarde les jeunes. Pas les mépriser. Les écouter.
Les jeunes crèvent, Président. De faim. D’ennui. De rage.
Pas de boulot. Pas d’horizon. Pas de respect.
Ils veulent pas juste des formations de briques ou des stages bidons.
Ils veulent qu’on les prenne au sérieux. Qu’on leur file les clés, pas juste un badge pour applaudir dans les forums.
Sors de ton bureau. Va dans les quartiers. Va dans les villages. Pas en hélico. Pas entouré de blindés. À pied. Comme un mec normal. Tu vas voir. Ça secoue.
3. Lutte contre la corruption ? On y croit plus. Prouve-nous le contraire !
On connaît le refrain. « Tolérance zéro ». Blabla.
Mais les gros continuent de s’empiffrer. Les petits payent pour tout.
Tu veux qu’on y croie encore ? OK. Commence par taper haut. Très haut. Montre que personne n’est intouchable. Pas même ceux qui t’ont aidé à grimper.
Sinon… ton discours sur l’État de droit, c’est du vent.
4. La justice, Président ! C’est maintenant ou jamais.
Assez des juges aux ordres. Assez des dossiers enterrés. Assez des procès à deux vitesses.
Si la justice est morte, le pays est foutu.
Redonne-lui du cran. De l’indépendance. De la colonne vertébrale !
Sinon, c’est l’arbitraire qui gouverne. Et ça, tu le sais : ça finit mal.
5. Unité nationale ? T’as intérêt à pas la rater.
Noirs, Maures, Haratines, Peuls, Soninkés… on en a marre des slogans !
Marre des “vivre ensemble” bidon pendant que certains crèvent dans les kebbas, pendant que d’autres s’accaparent tout.
Tu veux une vraie Mauritanie unie ? Faut du courage.
Faut réparer. Faut reconnaître. Faut continuer à redistribuer.
Pas demain. Maintenant.
Sinon, l’amertume va devenir colère. Et la colère ? Tu la connais, Président…
6. Et toi ? Tu veux être quoi ? Un nom de plus ou un vrai bâtisseur ?
T’as une chance. Rare. Deux mandats.
Tu peux faire mieux que tous les autres. Mais faut te réveiller.
Te libérer.
Choisir.
Soit tu continues à plaire aux puissants.
Soit tu fais vraiment l’histoire. Avec nous. Pas contre nous.
Nous, on t’a soutenu. Dès le début.
On a cru en toi.
Mais on va pas t’attendre éternellement.
T’as les cartes.
À toi de jouer. Ou de tout foutre en l’air.
À bon entendeur, Salam.
