Mise au point d’Amadou Tidjane Diop : « Le FRUD a clairement voté contre la réforme du règlement intérieur »
Dans une mise au point vigoureuse, Amadou Tidjane Diop, président du groupe parlementaire FRUD, répond aux accusations de confusion sur la position de son parti lors du vote du 31 juillet 2025 sur la réforme du règlement intérieur de l’Assemblée nationale.
Mise au point nécessaire au peuple:
« Le parti est resté muet, évitant toute clarification sur les raisons de son attitude ambiguë. »
Tels sont les propos dun chroniqueur qui accuse le parti FRUD de refus de lever la confusion sur la position de ses députés lors du vote de la loi portant le nouveau règlement intérieur de l’assemblée nationale.
Je pensais que la clarification d’une position ne s’imposait que lorsqu’il y a équivoque ou malentendu. Alors, que fallait-il faire de plus explicite que ce que tout le monde a vu lors de la séance du 31 juillet 2025 ? Lors du vote sur la loi modifiant le règlement intérieur de l’Assemblée nationale, les députés du FRUD se sont levés — rappelons que le vote se fait en position assise — et ont levé la main pour marquer clairement leur opposition. Fallait-il encore une pancarte ou un mégaphone pour se faire comprendre ?
Je suis curieux de savoir ce que le chroniqueur aurait considéré comme un signe plus clair. Nous attendons sa réponse.
L’honorable député et président Me El Id Mohamedene Mbareck, a d’ailleurs publié une dépêche pour répondre aux allégations mensongères du député Sidi Bouya, lequel affirmait que les députés de FRUD et de Tawassoul soutenaient cette réforme. Me El Id a précisé que les députés du FRUD étaient unanimement présents à la plénière et qu’ils ont tous voté contre. Il a également rappelé que, sur les dix parlementaires ayant voté “non”, sept étaient du FRUD. Ces précisions ont été répétées à plusieurs reprises.
Alors, que cherche-t-on en continuant à accuser, sinon à nourrir une mauvaise foi manifeste ? Et d’ailleurs, puisque le chroniqueur évoque Me El Id, il affirme que ce dernier aurait été battu à l’issue d’une prétendue élection interne. Je tiens à rappeler ici une vérité simple : notre groupe parlementaire n’a jamais eu recours à une élection formelle pour désigner son président ou ses représentants, notamment à la tête de la commission des affaires économiques et sociales.
Les décisions se prennent sur la base du consensus, dans le respect des équilibres internes du groupe.
Ce que raconte le chroniqueur est donc une contre-vérité manifeste, sans fondement ni rapport avec notre réalité de fonctionnement.
Quant aux députés d’opposition qui nous accusent — l’honorable député Isselkou de Tawassoul et moi-même —, je leur rappelle que nous avons été désignés par nos groupes respectifs pour siéger à la commission ad hoc chargée de la réforme. Il semble qu’ils ignorent qu’une commission n’est rien d’autre qu’une plénière réduite. Deux députés sur quatorze ne peuvent, à eux seuls, infléchir le cours des décisions, surtout lorsque les autres sont déjà majoritairement alignés.
Si la commission avait voulu, elle aurait pu simplement passer outre nos objections en nous imposant un vote à chaque divergence. Cela aurait révélé l’impuissance de l’opposition, non pas à cause des représentants dans la commission, mais du fait de son incapacité à peser numériquement sur les décisions.
Et si les 27 députés de l’opposition avaient réellement eu les moyens, ils auraient empêché, dès le départ, la constitution de cette commission.
Si certains députés, par pure indécence, vont jusqu’à accuser Isselkou et moi d’avoir “vendu” l’opposition, sous prétexte que nous serions des opposants déguisés, qu’ils sachent une chose : ce n’est pas un acte isolé qui définit l’engagement d’un opposant, mais l’ensemble de son parcours politique.
Et sur ce point, le peuple sait parfaitement qui a, au fil des années, trahi ou compromis les principes mêmes de l’opposition. Ces figures sont connues de tous : leurs prises de position incohérentes, leurs revirements stratégiques et leurs calculs personnels ne laissent place à aucune équivoque.
Ma conviction est que, dans la configuration actuelle de l’Assemblée, il vaut mieux œuvrer pour construire du consensus, plutôt que d’aller au vote en sachant qu’on ne représente même pas un quart des élus.
Ce dont nous avons besoin aujourd’hui, ce sont d’idées, d’initiatives et de débats constructifs — pas de discours creux accompagnés d’indiscipline et d’attitudes déloyales envers ses propres collègues.
Amadou Tidjane DIOP
Président du groupe parlementaire.
Rédaction Rapide Info / Déclaration politique