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Mauritanie 2030 : Quatre scénarios entre espoir, surplace et dérive

À l’horizon 2030, la Mauritanie pourrait s’ériger en hub régional ou sombrer dans l’instabilité. Quatre trajectoires possibles, entre rêve et réalité.

Mauritanie 2030 : quatre chemins, une boussole qui hésite
En ce moment, essayer de deviner ce que la Mauritanie fera d’ici 2030, c’est un peu comme lire dans une boule de cristal, des cauris sur une natte… ou dans un sac de gaz naturel, ça dépend. Le pays est à un carrefour, et quatre scénarios se profilent à l’horizon. Chacun a ses atouts — ou ses cauchemars — et ils sont aussi crédibles qu’un chameau dans une réunion de ministres.

Scénario 1 : le miracle mauritanien (ou presque)

Imaginez un pays où la démocratie s’installe durablement, où les élections ne finissent pas au tribunal, et où les ressources minières et gazières ne s’évaporent pas mystérieusement dans les limbes budgétaires. Ajoutez à cela une touche de diversification économique, un soupçon de tech, un système éducatif qui fonctionne, et vous obtenez… une Mauritanie transformée en hub régional, modèle de stabilité et de croissance. On appelle ça l’option “carte postale”. Même le FMI en rêverait.

Scénario 2 : le surplace élégant

Ici, les choses avancent… mais à la vitesse d’un dromadaire fatigué. Les routes se construisent, certes, mais la gouvernance reste à géométrie variable, les inégalités sociales persistent, et l’économie carbure toujours au minerai brut et à l’aide internationale. Les tensions sociales montent à chaque coup de chaleur, les jeunes fuient vers l’Europe, et les plans d’émergence se perdent dans les sables. Bref, un entre-deux frustrant, mais pas totalement désespérant.

Scénario 3 : l’effet boomerang

Dans ce cas, la boussole s’affole et la Mauritanie emprunte le sentier glissant de l’autoritarisme. La mauvaise gestion fait des ravages, le climat se venge, et les droits humains prennent un congé sabbatique. Ajoutez à cela une économie à genoux, un extrémisme en embuscade et des alliés diplomatiques en mode “silence radio”, et le pays pourrait bien se retrouver à parler tout seul dans le désert.

Scénario 4 : la valse hésitation

Ni enfer, ni paradis. Juste une longue traversée, ponctuée de crises, mais aussi d’éclairs d’espoir. Les plateformes en ligne se développent, après « Ain », « leagoud », « hewiyety », la Mauritanie est desormais dotée de « lekhnaver ». Une société civile dopée au numérique, des jeunes connectés qui refusent le fatalisme, quelques réformes qui survivent à l’épreuve du temps… Ce scénario joue la carte de la résilience et du changement lent. Très lent. Mais mieux vaut avancer doucement que reculer à toute vitesse.

Alors, 2030 ?

D’ici là, il faudra garder un œil sur quelques aiguilles de la boussole nationale : la gestion du gaz offshore, le rôle de l’armée, les tensions communautaires, la dynamique régionale sahélienne, et cette inclusion numérique qui fait rêver les bailleurs.

La Mauritanie a du potentiel, assurément. Mais comme dirait l’autre, le potentiel, ça ne se mange pas. Reste à voir si elle choisira le chemin de l’audace… ou du surplace tranquille. Ou les deux à la fois, en bonne funambule du désert.

Ahmed Ould Bettar

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