Nouakchott à bout de souffle : quand le gouvernement s’autocongratule malgré le naufrage social
Nouakchott à bout de souffle…
Alors que Nouakchott à bout de souffle, s’enlise chaque jour davantage dans une crise multiforme – flambée des prix, insalubrité chronique, délestages incessants, effondrement des systèmes de santé et d’éducation, sans oublier les rafles ciblant les migrants – le gouvernement mauritanien semble évoluer dans une réalité parallèle.
Mercredi, lors d’un point de presse hebdomadaire, le porte-parole du gouvernement, El Houssein Ould Medou, a pourtant vanté « les progrès » du Programme de Développement de Nouakchott, affirmant que celui-ci avait atteint un taux d’exécution de 37 %, à l’exception de deux projets. Un chiffre qu’il considère suffisant pour « évaluer la performance du gouvernement ». Une déclaration qui a suscité incompréhension et indignation dans une opinion publique de plus en plus excédée.
Dans une capitale où l’absence d’eau potable côtoie l’insécurité alimentaire, où les enfants étudient dans des classes délabrées sans enseignants qualifiés et où les hôpitaux publics frôlent l’effondrement, ces annonces paraissent déconnectées, voire provocantes.
Le ministre a ajouté que les projets de développement engagés en 2025, financés à hauteur de 320 milliards d’ouguiyas sur le budget national, ont touché « toutes les communes mauritaniennes ». Il précise également que ces initiatives sont indépendantes des « grands projets antérieurs » dans des secteurs comme l’eau et l’énergie, qui, eux aussi, auraient absorbé « des centaines de milliards ».
Pourtant, dans les rues de Nouakchott, le contraste entre les discours officiels et la réalité vécue par les citoyens est saisissant. Le fameux Programme de Développement de Nouakchott, lancé il y a quelques mois avec un délai d’exécution de 16 mois et une enveloppe de 51 milliards d’ouguiyas, peine à produire des effets tangibles sur le quotidien des habitants.
Face à cette situation, les appels à la démission du gouvernement se multiplient. Des voix s’élèvent, y compris au sein de la société civile et de certaines franges de la majorité, pour dénoncer ce qui est perçu comme une gestion catastrophique et inédite depuis plus de deux décennies.
Dans ce climat tendu, la communication gouvernementale, loin d’apaiser les esprits, semble renforcer le sentiment d’abandon chez les Mauritaniens et creuser le fossé entre les élites et la population.
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