Appel à un dialogue sincère : Mamadou Moustapha Bâ alerte sur les dérives politiques en Mauritanie

En Mauritanie, chaque appel sincère au dialogue national se heurte encore aux ombres persistantes des manœuvres de diversion, des suspicions orchestrées et des tentatives de sabotage. À chaque avancée vers l’apaisement surgissent les coups de boutoir des ennemis de la cohabitation pacifique, de la cohésion sociale et d’une démocratie vivante et responsable.

Et pourtant, pour la première fois depuis longtemps, une volonté politique claire, assumée et sincère s’est exprimée au sommet de l’État. Le président de la République a manifesté une détermination sans équivoque à ouvrir un dialogue franc, structuré, inclusif — une volonté politique rarement connue dans l’histoire récente de notre pays. Cette posture nouvelle constitue une aubaine pour le peuple mauritanien, une opportunité qu’il serait irresponsable de laisser s’étioler sous le poids des manœuvres et des discours toxiques.

Depuis des mois, un espoir fragile renaît : celui de voir émerger un cadre national capable de rassembler les fils épars de notre nation. Mais voilà que certains s’emploient, avec méthode, à troubler les eaux claires de cette ambition collective. En attisant la méfiance, en manipulant l’opinion et en visant les figures de la résistance démocratique, ces fauteurs de trouble cherchent à tuer dans l’œuf toute dynamique vertueuse.

C’est dans cette atmosphère pesante que des insinuations malveillantes, infondées et politiquement dangereuses visent aujourd’hui le président Biram Dah Abeid, militant des droits humains reconnu au-delà de nos frontières, accusé à tort de vouloir mener des activités politiques sur le sol sénégalais. Rien, ni dans les faits ni dans les déclarations officielles, ne vient accréditer cette allégation. Et voilà qu’on tente maintenant d’impliquer injustement le président Samba Thiam, dans une prétendue entreprise subversive, sans fondement ni dignité, uniquement destinée à salir et diviser.

Nous le disons avec force et clarté : ni le président Biram Dah Abeid, ni le président Samba Thiam n’ont violé la loi, ni troublé l’ordre public, ni en Mauritanie, ni au Sénégal. Il est inacceptable que des accusations fallacieuses soient instrumentalisées pour disqualifier ceux qui portent, à leur manière, l’exigence de justice et d’ouverture. Il est dangereux, pour la paix civile, d’ériger la calomnie en méthode politique.
Le moment est grave. Il exige de la lucidité, de la retenue et un véritable sursaut national. La Mauritanie ne peut plus se permettre les querelles stériles, les polémiques fabriquées, ni les procès en sorcellerie contre ceux qui s’opposent sans renier l’unité nationale. Ce pays a besoin d’un climat politique apaisé, d’une volonté partagée de transcender les fractures pour bâtir un avenir commun.
Notre cohésion républicaine, notre unité sociale, notre survie démocratique en dépendent.
J’en appelle ici à la responsabilité. À toutes les forces politiques, aux acteurs de la société civile, à la conscience de l’État.
Que cessent les calculs partisans ! Que recule la tentation de l’intimidation ! Et que s’ouvre enfin, sans arrière-pensée, le temps du dialogue honnête, loyal et respectueux.
Car, en dernière instance, la Mauritanie ne sera sauvée ni par la ruse, ni par l’exclusion, ni par la peur. Elle le sera par le courage du compromis, la grandeur du pardon, et la noblesse du vivre-ensemble.
Le 13 juillet 2025
Président
Mamadou Moustapha Bâ