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Échec diplomatique cuisant : une image nationale gravement compromise par une gouvernance défaillante

Échec diplomatique cuisant : une image nationale gravement compromise par une gouvernance défaillante

Nous tenons à exprimer notre plus vive indignation à la suite de l’intervention du président de la République Islamique de Mauritanie, Son Excellence Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, lors du récent sommet des chefs d’État africains tenu aux États-Unis, à l’invitation du président Donald Trump.

Cette intervention, loin de représenter dignement la Mauritanie, a illustré de manière flagrante l’amateurisme diplomatique du régime actuel et l’absence de vision stratégique au plus haut sommet de l’État. Le discours prononcé par le président Ghazouani, dénué de fond, répétitif et confus, a mis en lumière une réalité que de nombreux Mauritaniens vivent au quotidien : celle d’une gouvernance bancale, autoritaire et déconnectée des enjeux contemporains.

Devant un auditoire international, le chef de l’État a :

Multiplié les maladresses de forme, répétant de manière inappropriée et mécanique « Monsieur le Président » sans structure ni articulation cohérente ;

Déroulé un inventaire naïf et désordonné des richesses naturelles du pays, donnant l’impression d’une mise aux enchères précipitée de nos ressources nationales au lieu de défendre une stratégie souveraine de développement durable ;

Et, fait plus grave, qualifié la Mauritanie de « petit pays », dans une posture d’auto-diminution honteuse, trahissant une profonde confusion entre modestie diplomatique et soumission politique.

Ce discours n’est pas un incident isolé, mais le reflet d’un système.

Il s’inscrit dans un climat général de mauvaise gouvernance, caractérisé par :

Un déficit chronique de légitimité politique, issu d’un processus électoral contesté et verrouillé par les appareils militaires et sécuritaires ;

Une centralisation autoritaire du pouvoir, réduisant au silence les voix dissidentes, marginalisant les régions périphériques et excluant systématiquement les communautés historiquement discriminées ;

Une absence de politique publique claire, un manque de transparence dans la gestion des ressources et un abandon manifeste des services sociaux essentiels (éducation, santé, emploi des jeunes, justice) ;

Une diplomatie incohérente, oscillant entre improvisation et soumission, incapable de positionner la Mauritanie comme un acteur crédible sur la scène africaine et internationale.

Une contradiction identitaire flagrante

Son Excellence le président Ghazouani impose aujourd’hui une arabisation forcée d’une population historiquement plurilingue. En dépit de cette politique linguistique autoritaire, c’est en français — et non en arabe ni en hassaniya — qu’il choisit de s’exprimer lors de ses déplacements vers l’Occident. Ce double langage révèle un profond complexe identitaire, caractéristique d’une élite maure coupée de ses propres racines linguistiques et culturelles, qui nie sa propre diversité tout en l’imposant aux autres.

C’est ainsi que les peuples autochtones — Pulaar, Wolof, Bambaras et Soninké — se voient sommés de devenir arabes, d’apprendre une langue qui n’est pas la leur, tandis que les enfants de cette même élite sont envoyés en Europe ou aux États-Unis pour y maîtriser le français et l’anglais. Cette politique d’assimilation par la langue, dissimulée sous un discours d’unité nationale, cache en réalité une volonté d’effacement culturel et d’exclusion systémique des communautés non-arabophones du pays.

Une conscience nationale étouffée

Au-delà de l’échec protocolaire et du déficit de leadership, c’est la conscience du peuple mauritanien elle-même qui est profondément enchaînée, ligotée par des anneaux invisibles faits de peur, de division et de manipulation. Une stratégie délibérée de contrôle mental et social sépare les fils et les filles d’un même peuple, empêche l’unité nationale, et annihile toute velléité de révolte ou de remise en question de l’ordre établi.

Ce conditionnement toxique, orchestré depuis des décennies, empêche l’émergence d’une conscience collective libre, critique, et tournée vers l’émancipation. Il est urgent d’en briser les chaînes.

La Mauritanie mérite mieux.

Elle mérite une représentation forte, digne, lucide et ancrée dans les réalités socio-économiques du pays. Elle mérite une gouvernance transparente, inclusive, orientée vers l’avenir et portée par une légitimité populaire réelle.

La souveraineté ne se quémande pas. Elle s’affirme avec fierté, compétence et courage.

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Berlin, le 10.07.2025
Djeynaba Dramane Kamara

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