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ÉDITORIAL — Une Mauritanie qui s’affirme sur la scène mondiale

ÉDITORIAL — Une Mauritanie qui s’affirme sur la scène mondiale

Par Ahmed Ould Bettar

Le président mauritanien Ghazouani en entretien avec Donald Trump dans le bureau ovale, une maquette d’avion posée sur la table entre eux.
Le président mauritanien Mohamed Ould Cheikh El-Ghazouani accueilli à la Maison Blanche par l’ancien président américain Donald Trump, dans une scène diplomatique aux symboles multiples.

Dans une époque où la diplomatie se joue autant dans les subtilités du langage que dans le poids des actes, la Mauritanie vient, une fois de plus, de démontrer qu’elle est bien plus qu’un simple acteur régional : elle est une voix qui compte. La participation remarquée de Son Excellence le président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani au sommet africain restreint avec le président américain Donald Trump, tenu ce mercredi à la Maison Blanche, en est l’illustration éclatante.

Ce sommet, à huis clos mais d’une portée géopolitique considérable, a rassemblé un cercle très restreint de dirigeants africains triés sur le volet. Que le président Ghazouani y figure n’est pas anodin. C’est la reconnaissance tacite, mais puissante, de la stature montante d’un homme d’État qui, depuis son accession à la magistrature suprême, n’a cessé d’imprimer une nouvelle dynamique à la diplomatie mauritanienne : celle de la modération lucide, du dialogue franc et de l’engagement stratégique.

Un discours, deux langues, une vision

L’intervention du président mauritanien s’est distinguée par une maîtrise rare du contexte et des codes diplomatiques. Il s’est d’abord adressé à ses homologues africains en français — un choix linguistique réfléchi, qui témoigne non seulement de son pragmatisme diplomatique, mais aussi de sa volonté de consolider les liens entre les nations francophones du continent. C’est en français, langue de ponts et de passerelles, que Ghazouani a plaidé pour une Afrique concertée, stratège et capable de se projeter dans un monde en recomposition.

Puis, face à son interlocuteur américain, c’est en arabe que le président a déroulé son analyse. Là encore, le geste est porteur de sens. En choisissant sa langue maternelle, il a exprimé une identité assumée, une culture enracinée, tout en livrant une lecture limpide des défis contemporains : insécurité, changement climatique, instabilité régionale, mais aussi espoirs de croissance partagée.

Un leadership serein dans un monde incertain

Ce double discours, à la fois profond et mesuré, révèle une facette essentielle du leadership de Ghazouani : sa capacité à incarner une Mauritanie moderne sans renier ses fondamentaux. Une Mauritanie ouverte sur le monde mais consciente de ses responsabilités, tant au niveau national que continental.

Sa participation active à un événement d’une telle envergure est aussi une réponse implicite à ceux qui doutaient, par le passé, de la capacité du pays à s’imposer comme un partenaire de confiance dans les arènes internationales. Aujourd’hui, force est de constater que Nouakchott n’est plus seulement un poste d’observation. Elle est désormais un point de convergence.

Une Mauritanie nouvelle, confiante et écoutée

Le message porté à la Maison Blanche par Son Excellence Ghazouani ne s’adressait pas uniquement aux chancelleries occidentales. Il était aussi, et surtout, un signal fort envoyé aux peuples africains : celui d’une Afrique qui peut parler d’une voix souveraine, digne et cohérente.

Ce moment diplomatique, discret mais décisif, confirme que la Mauritanie est engagée dans un virage stratégique. Un virage vers plus de visibilité, plus de coopération et plus de responsabilité. Une Mauritanie confiante, lucide, et écoutée.


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