La Chine renforce ses actions locales et son rayonnement international en matière de désertification

La Chine a atteint lundi un tournant décisif dans sa lutte contre la désertification, en achevant la construction d’une ceinture visant à stabiliser les dunes le long de la lisière sud-est du désert de Tengger, dans la région autonome Hui du Ningxia (nord-ouest).

Dans le village de Changliushui, appartenant à la ville de Zhongwei dans la région du Ningxia, des ouvriers ont installé la dernière rangée de damiers de paille, une méthode traditionnelle de fixation des sables. Cette opération marque ainsi la stabilisation du dernier tronçon de dunes mouvantes du désert de Tengger, après plus de soixante ans d’efforts continus.

La technique consiste à planter de la paille selon un motif en damier sur la surface du sol désertique afin de stabiliser le sable et prévenir l’érosion par le vent. La ceinture ainsi formée s’étend sur 153 km de long et sur 10 à 38 km de large.

Les effets de la lutte contre la désertification peuvent être réversibles, car les dunes fixées peuvent redevenir mouvantes. Pour préserver et consolider les avancées obtenues, les travailleurs prévoient de semer des herbes et des arbustes adaptés aux milieux arides à l’intérieur des damiers dès l’arrivée de la saison des pluies. Une fois enracinée, cette végétation pourra stabiliser durablement les sols sablonneux.

Le désert de Tengger, d’une superficie d’environ 43.000 km², s’étend vers l’est par l’unique corridor situé à Zhongwei, entre les monts Qilian et Helan. Selon Lu Qi, scientifique en chef de l’Académie chinoise des forêts, cette barrière peut empêcher l’ensablement des terres agricoles, des villes, des oasis et des infrastructures, tout en réduisant considérablement la formation de tempêtes de sable.

La construction de cette ceinture remonte aux années 1950, lorsque la méthode des damiers de paille a été mise au point pour protéger la première ligne ferroviaire chinoise traversant un désert, le chemin de fer Baotou-Lanzhou.

Ces dernières années, les autorités locales ont collaboré avec des instituts de recherche pour expérimenter de nouvelles techniques et technologies de fixation, telles que les croûtes de sable stabilisées par cyanobactéries (méthode artificielle) ou les damiers de paille renforcés par un treillis.

Grâce au travail acharné des générations successives, la ville de Zhongwei a pu restaurer environ 370.000 hectares de terres touchées par la désertification, repoussant ainsi la limite du désert de quelque 25 kilomètres.

« Cette ceinture verte n’est pas seulement un outil de restauration écologique, c’est aussi une pratique exemplaire de coexistence harmonieuse entre l’homme et la nature », souligne M. Lu, ajoutant qu’elle représente également une référence précieuse pour le développement durable des zones arides dans le monde.

Lors d’une récente interview accordée à Xinhua, la ministre mauritanienne de l’Environnement et du Développement durable, Messouda Baham Mohamed Laghdaf, a souligné que la philosophie du développement vert de la Chine était en adéquation avec le consensus international sur la lutte contre la désertification, le changement climatique et la biodiversité. « Elle traduit une compréhension systémique de la sécurité écologique mondiale. »

La démarche chinoise en matière de développement vert est désormais intégrée aux politiques nationales de développement de la Mauritanie, a-t-elle fait remarquer.

Les technologies chinoises ont permis d’intégrer l’initiative de la « Grande Muraille Verte de l’Afrique » dans plusieurs mécanismes de financement internationaux, apportant des résultats concrets pour les pays africains, a-t-elle indiqué.

Source: Agence de presse Xinhua.