Le ministre mauritanien de l’Économie plaide pour un investissement durable en Afrique à Séville
À Séville, lors d’un forum sur le financement du développement, le ministre mauritanien de l’Économie a exhorté à promouvoir un investissement durable et structurant en Afrique, tout en appelant à des partenariats fondés sur la confiance et les priorités africaines.
Lors d’un forum de haut niveau tenu ce mardi à Séville, en marge de la quatrième Conférence internationale sur le financement du développement (FFD4), le ministre mauritanien de l’Économie et des Finances, M. Sid’Ahmed Ould Bouh, a lancé un appel pressant en faveur d’un renforcement des investissements durables en Afrique.
S’exprimant en tant qu’orateur principal lors d’une session intitulée « Vers l’investissement et le développement durable en Afrique », le ministre a insisté sur la nécessité d’aligner les financements sur les priorités de développement des pays africains. Il a mis en garde contre les projets imposés de l’extérieur, plaidant plutôt pour une approche respectueuse des choix souverains.
M. Bouh a souligné l’impératif de renforcer la capacité collective des pays africains à mobiliser, orienter et sécuriser des investissements susceptibles de transformer structurellement leurs économies. « L’Afrique ne doit plus être perçue à travers le prisme du risque, mais comme un continent d’opportunités, de stabilité et de prospérité partagée », a-t-il affirmé.
Au cours de son intervention, le ministre a également présenté la stratégie mauritanienne de croissance accélérée et de prospérité partagée, mettant en lumière les réformes économiques et institutionnelles engagées. Il a notamment évoqué les progrès réalisés dans la stabilisation macroéconomique, la modernisation de la gestion des finances publiques et la promotion des secteurs prometteurs tels que les énergies renouvelables, la pêche durable, l’agriculture résiliente au changement climatique et l’exploitation minière à haute valeur ajoutée.
Il a particulièrement mis en exergue les projets structurants de la Mauritanie dans le domaine de l’hydrogène vert, qui positionnent le pays comme un acteur émergent de la transition énergétique en Afrique. Il a en outre rappelé les efforts en cours pour améliorer l’environnement des affaires à travers une plus grande transparence, une meilleure efficacité de l’administration publique et la sécurisation juridique des investissements.
Le ministre a plaidé pour un renforcement de l’intégration régionale via la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), la mise en place de chaînes de valeur intensives en emploi et l’amélioration de la gouvernance.
Il a conclu en exhortant les partenaires bilatéraux et multilatéraux à accroître leur soutien aux projets d’infrastructures durables à fort impact, à développer les mécanismes de garantie et de partage des risques afin d’inciter le secteur privé, et à réformer l’architecture financière mondiale, notamment en réallouant les droits de tirage spéciaux (DTS) aux pays à revenu faible et intermédiaire.
Cette session de haut niveau a réuni aux côtés du ministre mauritanien, le ministre espagnol de l’Économie, le ministre sénégalais de l’Économie, la présidente de la Banque européenne pour les infrastructures, et le vice-président de la Société financière internationale (IFC) pour l’Europe. L’ambassadeur permanent de la Mauritanie auprès des Nations unies, M. Sidi Ould Mohamed Laghdaf, y a également pris part.