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Voyage mystère sans ticket : Hamadi Ould Lahbouss éjecté pour violation administrative

Sanction administrative contre Hamadi Ould Lahbouss pour un voyage non autorisé. L’affaire rappelle l’importance de la loi de 1993 dans la gestion de la fonction publique mauritanienne.

Voyage mystère sans ticket : Hamadi Ould Lahbouss, ex-chargé de mission au ministère de l’Éducation nationale, a été limogé pour avoir quitté le pays sans autorisation. Une affaire rocambolesque qui expose les dérives du casting sauvage dans la fonction publique racontée par Mohamed Ould Echriv Echriv.
Y a des gens qui entrent dans l’administration comme on entre dans une boutique de quartier : sans diplôme, sans ticket, parfois même sans dire bonjour. Et puis un jour, bim, ils découvrent qu’un ministère, c’est pas un taxi- brousse du samedi soir où on monte et on descend sans explication ni direction… Non, l’administration, c’est du texte, du décret, du formulaire triplicata, du cachet. Et surtout, un truc sacré : l’ordre de mission.
Notre ami Hamadi Ould Lahbouss, lui, il a cru que le ministère de l’Éducation nationale, c’était l’annexe d’IRA. Nommé chargé de mission en 2021 — probablement entre deux notes vocales stratégiques —, décoré pour service de communication patriotique, le cousin du président Biram a fini par confondre communiquer et téléporter. Il est monté dans un avion sans prévenir personne. Résultat ? Le ministère a sorti la loi de 1993 comme un carton rouge et l’a renvoyé direct aux gradins.
La loi de 1993 (qu’Hamadi n’a visiblement jamais rencontrée de près ni de loin) dit ceci : un fonctionnaire doit obtenir une autorisation écrite pour quitter le territoire national. Pas une story WhatsApp. Pas un « je suis au Sénégal je reviens lundi ». Non. Un papier, un tampon, un visa administratif.
Mais Hamadi, version rookie de l’État, a préféré la voie mystique de l’administration parallèle. À ce stade, on hésite : soit il ne connaît pas le texte, soit il pense que sa médaille de chevalier le protège des lois de la République. Spoiler alert : non.
En Mauritanie, on nomme souvent à la volée : un coup de téléphone, un cousin bien placé, une photo en boubou propre… et hop, on devient conseiller, chargé de mission ou inspecteur des patates. Mais le Premier ministre Mokhtar Ould Diay a récemment tiré la sonnette d’alarme : « stop au casting sauvage dans la fonction publique ».
Il a pondu une circulaire ferme comme une facture de la SOMELEC : plus de recrutements sans critère, plus de postes offerts à des gens qui confondent l’ENA avec Facebook. Traduction libre : si t’as pas lu la loi de 1993 ni passé par une école professionnelle, tu dégages avec ton CV cousu main.
Hamadi, pourtant dans un ministère où on réforme l’éducation, n’a même pas appliqué la leçon niveau CM2 : « Pour voyager avec l’argent public, faut un papier public. » Il est donc parti — sans prévenir, sans autorisation, comme s’il allait faire un petit saut chez Virage Ould Badou.
Et quand la tutelle a découvert le hold-up administratif, le couperet est tombé : limogeage précis, comme un corrigé de dissertation en rouge sang.
Le conseiller du ministère, Idoumou Ould Ahmed Mezid, a dégainé la loi comme un sabre : violation manifeste du statut, indiscipline notoire, procédure limpide. Même pas besoin de passer par la case syndicat.
Hamadi, surnommé « le coffre-fort de l’IRA », pensait peut-être que sa proximité avec le leader suffisait pour faire fi des textes. Sauf que l’État, même en mode diesel, finit toujours par réagir. Et ici, il a réagi à la mauritanienne : tardivement, mais efficacement.
Son éviction n’est ni une vengeance politique, ni un règlement de compte tribal, mais une leçon de droit administratif : la République a ses règles, et même les griots numériques doivent les respecter.
Hamadi pensait peut-être que la fonction publique, c’était une série Netflix avec option saut d’épisode. Il a oublié qu’en République islamique de Mauritanie, même les sketchs doivent respecter la procédure.
Alors, pour les prochains nommés par WhatsApp ou par recommandation d’un opposant vexé, en pleine période de soudure – quand les ventres sont vides mais les discours pleins, un petit conseil : achetez un exemplaire de la loi de 1993. Et surtout, évitez les voyages mystères sans ordre de mission… À défaut, préparez votre carton.

Mohamed Ould Echriv Echriv

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