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Nous n’avons pas demandé cette guerre : Écoutez nos cris d’âmes

Guerre

Nous n’avons pas demandé cette guerre Écoutez nos cris d’âmes.

Je prends la plume aujourd’hui, non pas pour accuser, mais pour supplier. Pour que vous entendiez les cris étouffés de nos villages, les pleurs de nos mères, les blessures de nos jeunes, perdus entre deux ennemis.

Nous n’avons pas demandé cette guerre.
Elle s’est imposée à nous, sans notre accord, sans notre voix.
Et ces terroristes qui prétendent lutter pour nous sont juste des sanguinaires.
Ce sont des criminels. Nous ne leur avons rien demandé.
Ils ne cherchent ni justice, ni foi, ni liberté.
Ils cherchent le pouvoir, l’argent et le chaos.
Et pour cela, qu’ils nous tuent, qu’ils nous terrorisent, qu’ils nous pillent et brisent nos vies.

Ils entrent dans nos villages comme des ombres.
Ils forcent nos frères à les suivre, à porter leurs vêtements, à adopter leur apparence.
Ceux qui refusent sont exécutés.
Pas ailleurs. Pas cachés. Non.
Chez eux.
Devant leurs enfants. Devant leurs femmes.
Dans leur propre maison devenue tombe.

Et ceux qui obéissent par peur, par instinct de survie, finissent souvent par mourir aussi.
Car même la soumission n’offre plus de garantie.
Ici, survivre est devenu une loterie cruelle.

Et pendant ce temps, nos autorités…
Tirent sans comprendre.
Frappent sans voir.
Elles tuent nos frères, croyant arrêter des terroristes.
Mais parfois, elles ne font que finir le travail de ceux qu’elles prétendent combattre.

Mais qui viendra poser des questions à ces jeunes ?
Qui viendra leur tendre la main avant de pointer une arme ?
Personne.
Parce que dans bien des zones, ce ne sont plus la justice et l’État qui règnent,
Mais la peur, le soupçon, la loi du plus fort.

Cette guerre nous a tous pris.
Nous ne sommes pas des terroristes.
Nous avons, nous aussi, nos frères, nos pères, nos sœurs dans l’armée.
Comme tout autre Malien, nous avons versé des larmes.
Et comme tout autre Malien, nous voulons la paix.

Combien d’innocents doivent encore mourir pour qu’on ouvre les yeux ?
Combien de familles doivent pleurer un fils injustement tué pour que vous compreniez que cette stratégie ne nous protège pas, elle nous détruit ?

La peur règne. La haine grandit.
Et chaque vie innocente perdue nourrit une soif de vengeance qui ne cessera de grandir.

Nous n’avons plus de refuge.
Plus d’endroit sûr.
Plus de voix.

Alors écoutez.
Pas seulement avec vos oreilles.
Mais avec vos cœurs.
Écoutez nos cris d’âmes.
Nos appels silencieux.
Nos larmes cachées.

Nous ne voulons pas la guerre.
Nous voulons vivre.
Juste vivre.

Ce que nous vous demandons, chers responsables, ce n’est pas l’impossible.
C’est du discernement.
De l’écoute.
De la présence sur le terrain, pas seulement en uniforme, mais en humain.

Protégez-nous, ne nous condamnez pas.
Nous avons besoin de paix, pas d’une autre guerre dans la guerre.

#diafrabé

Roukiatou Cissé

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