Accueil |Actualités Politiques en Mauritanie | Rapide Info

*LANGUES OFFICIELLES: UNICITÉ OU PLURALITÉ ( IV)*

*LANGUES OFFICIELLES: UNICITÉ OU PLURALITÉ ( IV)*

Dés son arrivée au pouvoir en 1978, le nouveau régime militaire est confronté à une crise scolaire aiguë dans les établissements secondaires ayant pour objet, le statut des langues d’enseignement, et le choix à opérer entre arabe et français comme langue dominante, suite à la fameuse circulaire 02 de feu Seck Mame Ndiak. Aprés bien des atermoiements liés notamment aux dévelopements de la crise du Sahara Occidental, le Président Mohamed Khouna Ould Haïdalla et son Premier Ministre d’alors Maouya Ould Taya, qui reprennent les commandes d’un pouvoir chavirant, indécis, optent pour une solution qui rompt en principe avec le dualisme (de confrontation) arabe-francais, en se ralliant à la proposition de longue date du MND et des forces patriotiques, à savoir établir une nouvelle reforme de l’enseignement fondée sur l’officialisation et l’enseignement des 4 langues nationales ( arabe, pular, olof et soninké), le français ayant statut de langue étrangère, devant y être graduellement relegué dans le respect des droits de ses locuteurs. L’exposé des motifs du fameux décret 81017/Pg/ MEN indique explicitement que la reforme du systéme éducatif  » se fondera sur l’officialisation de toutes nos langues nationales » et que, par conséquent l’enseignement du pulaar, sooninke et wolof.(…)devr(a) donner les mêmes débouchés que l’arabe ».
Pour être clair sur l’objectif, le CMSN précisera  » qu’il ne s’agit pas d’utiliser ces langues nationale comme relais ayant pour fonction de faciliter les apprentissages dans une autre langue mais de les installer d’emblée dans une dynamique propre à assurer leur plein développement et leur insertion dans tous les secteurs de la vie sociale. » Ainsi, le régime du Président Haïdalla introduira sa reforme de l’enseignement fondée explicitement sur la vocation des langues nationales à être, toutes, des langues officielles du pays. La création de l’Institut des Langues Nationales en était la traduction effective en même temps que l’insertion de ces langues dans le système éducatif. Le Président Haïdalla osera rompre avec le dualisme stratégiquement sans lendemain de l’arabe et du français en traçant la voie à la seule alternative nationale viable : l’officialisation des 4 langues nationales. Par la même occasion, sera définitivement et tout aussi explicitement réglée la question de la transcription en caractères latins des langues pulaar, sooninke, et wolof en accord avec l’évolution générale de la transcription académique universelle de ces langues ( UNESCO etc). L’officialisation de ces langues avait dès lors, un socle solide, d’autant plus inébranlable qu’elle reposait sur des considérations et des données scientifiques dûment établies aussi bien au plan interne ( notre propre expérimenation dans les performances sans précédents du nouveau système éducatif ) et international ( validation ex post facto par l’UNESCO et par d’autres biais scientifiques incontestables). Par cette réforme orientée de bout en bout par la reconnaissance de la vocation de toutes nos langues nationales à être officielles, le régime du Président Haïdalla mettait fin  » à la grande Controverse des Langues » dans notre pays, pour la 1ere fois dans notre histoire et confirmait ses orientations patriotiques en matière d’identité et d’unité de notre nation dans le respect de sa féconde diversité. Il avait compris que, loin de desservir l’arabe, comme langue de la grande majorité de notre peuple, cette officialisation des autres langues lui donnait au contraire, la meilleure garantie d’être acceptée par tous comme étant la langue de référence, la lingua franca par laquelle tous allaient s’entendre et se comprendre sans suprémacisme juridique ni injustice politico-administrative. Libérés de l’humiliation d’avoir leurs langues releguées au rang de simples langues  » nationales » c’est à dire folkloriques puisque sans débouchés rééls, les membres des communautés négro-africaines s’approprieront l’arabe comme leur langue commune d’ouverture, de science et de réligion ainsi qu’il en a toujours été historiquement, dans notre région soudana-sahélienne. Il apparaissait clairement que c’est l’officialisation des langues nationales seules qui devait et pouvait mettre en confiance tous nos compatriotes les uns à l’égard des autres et donner ainsi à l’arabe sa véritable et spontanée vocation d’ètre la langue de ciment de la nation ( A suivre)
*Gourmo Lô 4 mai 2025*

Laisser un commentaire

Articles similaires