Prévention du terrorisme: Timbuktu Institute alerte le Sénégal sur l’avancée du JNIM
Le Timbuktu Institute, un centre de recherche spécialisé, a récemment mis en garde contre de potentielles tentatives d’infiltration du groupe armé « Jama’at Nusrat al-Islamwal-Muslimîn » (JNIM) au Sénégal et en Mauritanie. Ce constat provient d’un document de 16 pages, consulté par l’APS, qui souligne les actions croissantes du JNIM dans le sud-ouest du Mali.
Selon le document, le JNIM a intensifié ses activités dans la région de Kayes, située à la frontière du Mali, de la Guinée, de la Mauritanie et du Sénégal. L’objectif principal de ce groupe serait de repousser les forces de sécurité maliennes hors des zones proches de Bamako pour affaiblir le gouvernement, en vue d’élargir son champ d’action.
Le rapport détaille également que le JNIM a déjà infiltré illégalement des secteurs économiques clés comme l’exploitation forestière et minière, s’appuyant sur les échanges avec la Mauritanie et le Sénégal pour développer ses réseaux transfrontaliers. Ces réseaux faciliteraient le déplacement des personnes et des ressources liées au groupe vers ces deux pays.
Bien que ses intentions immédiates soient économiques, le Timbuktu Institute, fondé par Dr Bakary Sambe de l’université Gaston Berger de Saint-Louis, souligne que le JNIM pourrait chercher à étendre progressivement son contrôle territorial. Ce centre de recherche recommande au Sénégal de renforcer sa vigilance face à plusieurs facteurs de vulnérabilité, tels qu’une frontière poreuse et un manque de sensibilisation aux enjeux sécuritaires parmi la population.
Ces vulnérabilités sont amplifiées par des défis socio-économiques pressants et la propagation de l’idéologie salafiste. S’ajoute à cela une frontière déjà exploitée par des contrebandiers, rendant sa sécurisation complexe, et une population locale qui n’identifie pas encore le groupe comme une menace immédiate.
En outre, le Timbuktu Institute note que dans certaines régions, le chômage élevé et les systèmes de castes perpétuent les inégalités. Certains idéologues salafistes exploitent ces troubles pour proposer une « théologie de la libération » qui se veut une alternative à l’islam traditionnel. Ceci pourrait potentiellement rendre l’est du Sénégal plus vulnérable à l’extrémisme, d’autant que le soufisme y est moins présent qu’ailleurs dans le pays.
Ce rapport avertit que le Sénégal ne doit pas se considérer durablement à l’abri sans des efforts de prévention et de renforcement des communautés.
Source infos : Senego.com