Mauritanie : Encore la persécution d’un militant anti-esclavagiste
Mauritanie : Encore la persécution d’un militant anti-esclavagiste
Note d’information
LE 26 avril 2025 dans la nuit, Ablaye Ba, responsable de la Commission de l’immigration de l’IRA, a été enlevé par les forces de l’ordre, à Nouakchott. Depuis, il est séquestré dans un lieu inconnu. Ni l’avocat, ni la famille, encore moins le médecin n’ont accès à lui.
Le 29 avril, le Parquet de la capitale l’inculpe au motif de « discours de haine et cybercriminalité ». Il est reproché, au détenu, d’avoir dénoncé le traitement inhumain des migrants et demandé le respect des étrangers sur le sol de la République islamique de Mauritanie. Dans un Etat de droit, les mesures d’expulsion des non-nationaux obéissent, toujours, au double impératif de la légalité et de la mansuétude.
Exhortation morale mise à part, le propos de Ablaye Ba vise, aussi, à préserver, nos compatriotes, d’éventuelles représailles en Afrique subsaharienne. D’ailleurs, la dénonciation non-violente des injustices et le plaidoyer pour la dignité de la personne ne sauraient être assimilables à une infraction aussi grave.
Depuis quelques semaines, les arrestations multiples d’activistes de l’IRA renforcent, à juste titre, nos inquiétudes quant au risque d’instrumentalisation de la justice en vue d’étouffer les voix de la dissidence.
La communauté internationale, l’opinion intérieure et les organisations de défense des droits universels de l’individu doivent suivre, de près, ces prémices d’un tour de vis autoritaire. La poursuite de la dérive du moment ne ferait qu’approfondir la fracture sociale, alors même que les menaces émergentes à nos frontières commandent, au pays, de soigner et de consolider l’unité du front intérieur.
Nouakchott, le 29 avril 2025
La commission de communication