les projectiles incendiaires ne se trouvent plus dans une seule main!
les projectiles incendiaires ne se trouvent plus dans une seule main!
Pour s’engager en politique en Mauritanie, il est nécessaire d’avoir un des trois atouts suivants : un poste politique ou administratif de haut niveau susceptible de drainer de la clientèle, un gain financier avantageux pour se procurer des partisans, ou être une personne dotée d’idées pour convaincre des citoyens et les fidéliser.
Il se trouve que le futur leader d’IRA ne possédait rien de tout cela. Cependant, après la chute de l’ancien régime en 2005, la reconfiguration de la scène politique a permis des opportunités d’engagement. C’est à ce moment que le jeune Harratine a commencé à se rapprocher des partis politiques en cours de création. Les portes seront verrouillées devant lui. Néanmoins, l’un des candidats pour la présidentielle de 2007 l’a désigné comme son porte-parole, sans lui rendre l’ascenseur au final.
Suite à cette première déception, Birame se portera rapidement volontaire pour aider l’ancien président Aziz à contrer les opposants Boydiel et Messaoud.
Encore une fois, il n’a reçu aucune récompense pour cette mission.
C’est de cette façon qu’un anti-Beïdane hargneux a vu le jour. Grâce à l’aide active et sans réserve des nationalistes pulaars haineux, il trouvera le sigle de son organisation ‘IRA’, faisant allusion par provocation à celui de la ‘Irish Republican Army’.
La hache a retrouvé sa manche. La violence verbale va pleuvoir. Plus le leader d’IRA insultait les Maures, plus sa popularité augmentait. Il est devenu le champion de la haine anti-maure à travers tout le pays. Triste record, mais pour certains, la fin justifie bien les moyens.
Et comme un héros doit faire un geste symbolique pour marquer les esprits et immortaliser son combat, Birame, en accord avec l’ancien président Aziz, mettra le feu aux livres de droit malékite, comme Gandhi, en signe de désobéissance civile, avait allumé les livrets racistes imposés par l’administration coloniale britannique.
Décidément, Il ne restait plus à l’anti-héros qu’un séjour carcéral pour s’affirmer. Ce fut fait par la volonté complice d’Aziz aussi. Et cela suffisait à lui conférer la reconnaissance internationale grâce à des prix décernés aux combattants de la liberté.
Le nouveau ‘Gandhi’ et le nouveau ‘Mandela’, réunis en un seul militant, peut maintenant aspirer à un avenir présidentiel, même hypothétique.
Deux candidatures non concluantes pour la présidence de la République, préparées par le ministère de l’Intérieur, vont lui procurer l’aura dont il avait besoin.
La première lui avait été financée par un ancien patron des patrons, et la deuxième par des hommes d’affaires proches du pouvoir.
A l’heure actuelle, les projectiles incendiaires ne se trouvent plus dans une seule main mais dans plusieurs.
Effectivement, une nouvelle génération, tout aussi brutale sur le plan verbal, a employé le même procédé que son leader pour insulter copieusement les Beïdanes, du sommet à la base, et gagner en popularité.
Malheureusement, les Beïdanes ne font pas qu’inciter à leur propre haine. Ils sont aussi en train de scier la branche sur laquelle ils sont assis depuis l’époque almoravide au Xème siècle.
C’est en tout cas ce que le leader d’IRA a exprimé lors d’un entretien télévisé l’autre soir, en parlant de l’élection présidentielle de 2029.
Qui vivra verra !
Ely Ould Sneiba
Le 18 avril 2025