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Gouvernement : La fin du silence ?

Gouvernement : La fin du silence ?

Sous pression depuis plusieurs mois, accusé de laxisme, de manque de rigueur et d’improvisation, le gouvernement semble vouloir reprendre la main sur le récit national. Une série d’initiatives récentes marque une rupture avec un mode de gestion longtemps critiqué pour son opacité et son inertie.

Ce qui se passe depuis quelques jours est inédit. En réaction à plusieurs crises sensibles, l’exécutif a multiplié les gestes forts. L’affaire de l’exhumation du corps d’un citoyen catholique à Sélibaby a été suivie de sanctions immédiates : un remaniement éclair au sein de l’administration locale et des services de sécurité. Une réponse rapide, inhabituelle, qui a été interprétée comme une volonté d’affirmer une forme de fermeté de l’État.

Dans le même temps, le Parlement a réagi aux accusations formulées par le député Kadiata Malick Diallo, qui dénonçait des restrictions à l’exercice de son mandat. Une déclaration officielle a été publiée, confirmant que le sujet est désormais pris au sérieux, alors que le fonctionnement démocratique du pays est souvent jugé perfectible.

Sur le front diplomatique, le chef de la diplomatie multiplie les déplacements en Afrique de l’Ouest pour éclaircir les contours de la crise migratoire actuelle, un phénomène complexe qui touche autant les équilibres internes que les relations avec les voisins. Une initiative rare dans une diplomatie habituellement discrète, voire absente, sur les grands dossiers régionaux.

Enfin, la communication gouvernementale s’active. Les conférences de presse à l’issue des Conseils des ministres s’étoffent, les prises de parole se font plus régulières. Après une longue période de silence ou de discours convenus, l’exécutif semble avoir compris l’importance d’occuper l’espace public.

Un tournant ou un simple écran de fumée ?

Cette multiplication de signaux et d’initiatives soulève une question centrale : assiste-t-on à un véritable tournant ou à une manœuvre de repositionnement médiatique face à une opinion publique de plus en plus critique ?

Certes, la volonté de communiquer, même maladroitement, marque une rupture avec le mutisme gouvernemental souvent décrié. Mais les attentes sont désormais bien plus élevées. Les citoyens attendent des résultats concrets, une transparence accrue, et surtout une cohérence entre les annonces officielles et les réalités sur le terrain.

Dans un contexte de défiance généralisée, le simple affichage d’autorité ou de réactivité ne suffit plus. La population, mieux informée et plus vigilante, demande des preuves tangibles d’un changement de gouvernance. Elle refuse de se contenter de gestes spectaculaires, sans suivi ni impact réel.

Un mouvement à surveiller de près.

Le mouvement engagé par le gouvernement est à saluer dans son principe. Mais il ne pourra convaincre que s’il s’inscrit dans la durée, avec des politiques publiques efficaces, des comptes à rendre, et une réelle volonté de transformation.

À suivre donc, avec lucidité, vigilance… Et mémoire.

Rédaction Rapide info

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