Eywa : voici une autre voie qui permet de sortir du piège du “dialogue à la mode mauritanienne” ?
Eywa : voici une autre voie qui permet de sortir du piège du “dialogue à la mode mauritanienne” ?
Le mot « dialogue » en Mauritanie a perdu toute sa substance. Il sonne creux. Il évoque les chaises vides, les résolutions oubliées, les simulacres de consensus. Il rime avec mise en scène, promesses sans lendemain et recyclage d’une opposition qu’on n’écoute jamais, mais qu’on aime bien inviter à signer des communiqués.
Face à ce constat de lassitude généralisée, il est temps d’explorer une autre voie. Une voie crédible, structurée et orientée vers les résultats, loin des traditions convenues et usées jusqu’à la corde.
Une concertation permanente, au lieu d’un dialogue épisodique
Il ne s’agit plus d’organiser un événement. Il faut créer une instance nationale de concertation politique, permanente et indépendante. Une plateforme dotée d’une légitimité morale, composée de personnalités non partisanes, issues de la société civile, du barreau, du monde académique, des syndicats et des communautés.
Son rôle ? Arbitrer les grandes questions politiques de manière continue, formuler des propositions concrètes et assurer un suivi effectif des engagements pris.
Des commissions techniques, pas des salons de bavardage
Plutôt que d’organiser des forums bavards, cette nouvelle approche privilégierait des commissions techniques multipartites, chargées de travailler en profondeur sur des dossiers précis :
– la réforme du fichier électoral,
– l’accès aux médias publics,
– la réforme de la CENI,
– les garanties juridiques pour les opposants,
– la transparence dans la gestion des ressources publiques.
– le passif humanitaire
– Etc…….
Chaque commission aurait des délais, des objectifs clairs et un mécanisme public de reddition de comptes.
Des engagements traçables, des responsabilités assumées
Finies les promesses orales et les communiqués creux. Chaque engagement serait signé, daté, et rendu public.
Et chaque partie serait responsable de ce qu’elle signe. En cas de blocage ou de mauvaise foi, les citoyens et les médias seraient informés. Ce n’est plus une question de dialogue pour le dialogue, mais de responsabilité politique devant l’histoire.
La Mauritanie mérite mieux qu’un énième “show politique”
Le peuple n’est plus dupe. Il ne croit plus aux mises en scène. S’il doit y avoir un processus politique sérieux, ce ne peut être qu’un cadre qui respecte l’intelligence des Mauritaniens, leur soif de justice, de vérité et de changement.
Sortons donc du cercle vicieux du dialogue de façade. Osons proposer une alternative solide, exigeante, structurée. Il en va de la survie démocratique du pays wetov
Sy Mamadou