Kadiata Malek Diallo : la Dame de Fer au cœur pur, ou l’éclat d’une Résistance au Féminin
Kadiata Malek Diallo : la Dame de Fer au cœur pur, ou l’éclat d’une Résistance au Féminin
Je me souviens encore de cette matinée baignée d’un soleil timide, quelque part au début des années 90, lorsque je croisai pour la première fois le regard calme, mais ferme de Kadiata Malek Diallo. J’étais alors jeune journaliste, plume curieuse et carnet à la main, couvrant une action sociale modeste mais vibrante à Sebkha, dans le tumulte paisible des quartiers populaires de Nouakchott. Ce jour-là, j’avais devant moi bien plus qu’une militante : j’apercevais déjà la silhouette d’une femme habitée par une vision. Une âme tendue vers la justice comme d’autres s’élèvent vers le ciel.
Des années plus tard, nos chemins se croisèrent à nouveau, lors des législatives de 2024. Elle était alors candidate, fière et droite, arpentant les couloirs d’un engagement qu’elle n’a jamais trahi. Moi, je faisais la couverture pour Rapide Info, et je retrouvai cette même étincelle dans son regard, ce feu intérieur que ni les saisons ni les épreuves n’avaient su éteindre. Depuis, il nous est arrivé d’échanger, au détour de groupes de réflexion ou de conversations engagées. Et dans ces cercles souvent bruyants et éphémères, peu de visages brillent avec autant de constance que celui de Kadiata.
Députée à l’Assemblée nationale, surnommée avec révérence — ou crainte — « la Dame de fer », elle incarne une figure singulière de la politique mauritanienne. Non pas une rigide technocrate ni une oratrice en quête de popularité, mais une femme, tout simplement, guidée par une idée exigeante de la justice, un amour intransigeant de la vérité. Dans une époque où les convictions se vendent parfois au plus offrant, Kadiata ne transige pas. Elle questionne, elle dérange, elle ose. Elle est cette voix qui ne tremble pas, même lorsque tout vacille.
Et c’est sans doute ce courage rare qui la place aujourd’hui au centre d’une tempête de calomnies. Une campagne sournoise, tissée d’ombres et de venin, cherche à ternir ce que tant d’années de dévouement ont patiemment construit. Mais que peuvent les ragots contre une vie toute entière dédiée aux autres ? Que pèse la médisance face à une existence livrée, jour après jour, à la cause du peuple ?
Kadiata Malek Diallo n’est pas seulement une élue. Elle est mémoire et flamme, combat et tendresse. Femme, mère, enseignante avant tout — elle a porté en elle la promesse d’un pays qui se lève, les mains pleines d’espoir. Le livre « Kadiata, une vie de lutte », paru chez les Éditions SYDO, retrace avec une rare justesse les étapes de ce parcours exemplaire, depuis les bruissements de l’indépendance mauritanienne jusqu’aux tribunes passionnées du Parlement. On y découvre une héroïne du quotidien, tissée de luttes silencieuses et de victoires arrachées à la sueur de l’engagement.
Dans la sphère politique, souvent secouée de passions et d’orages, elle demeure inébranlable. Sa parole, ciselée par l’éthique, reste le refuge des sans voix, le phare des oubliés. Même sous le feu des attaques, elle ne plie pas. Car elle sait — comme tous les justes — que le temps finit toujours par révéler les intentions, et que seule la vérité, nue et libre, survit aux tempêtes.
Aujourd’hui, alors que des vents contraires soufflent sur elle, Kadiata continue de marcher, droite et fière, le regard tourné vers cet horizon où l’humanité, un jour peut-être, retrouvera le sens du mot « dignité ». Et dans ses pas, ce n’est pas seulement une femme qui avance. C’est un pays, tout entier, qui cherche à se tenir debout.
Ahmed Ould Bettar