Mauritanie

Les obstacles au dialogue politique en Mauritanie sont multiples et reflètent des tensions profondes

Les obstacles au dialogue politique en Mauritanie sont multiples et reflètent des tensions profondes entre les acteurs politiques, sociaux et institutionnels du pays.
Mon analyse approfondie des principaux freins :

1. Méfiance entre les parties prenantes
Une méfiance persistante entre le gouvernement et l’opposition, alimentée par les échecs des dialogues précédents, empêche toute avancée significative. Les dialogues passés ont souvent été perçus comme des démarches unilatérales ou biaisées.
L’opposition, Tawasdoul et des coalitions comme le RAG et les FPC, exige des garanties pour éviter une répétition des erreurs passées.

2. Fractures sociales et identitaires
Les tensions ethniques, la marginalisation de certaines communautés et la question de l’esclavage continuent de diviser la société .
Ces fractures compliquent la mise en place d’un dialogue inclusif qui reflète toutes les sensibilités nationales.
Certains acteurs clés, notamment les minorités ethniques et des ONG comme IRA, sont exclus des discussions.

3. Politisation des institutions
La politisation des institutions économiques, judiciaires et militaires alimente les critiques sur le manque d’indépendance et de transparence dans le processus politique.
L’ingérence militaire dans le pouvoir civil depuis 1978 reste un obstacle majeur à une transition démocratique véritable.

4. Manque de volonté politique
Le gouvernement est accusé de multiplier les obstacles pour affaiblir l’opposition et limiter l’émergence de nouvelles voix politiques.
Les dialogues annoncés sont souvent perçus comme des manœuvres pour détourner l’attention ou apaiser temporairement les tensions sans réformes concrètes.

5. Absence d’inclusivité
Les dialogues précédents ont exclu certains partis politiques non reconnus officiellement, ainsi que des acteurs de la société civile et religieux. Cela limite leur légitimité et leur efficacité.
L’opposition exige un dialogue véritablement inclusif qui prenne en compte toutes les questions nationales sensibles, comme le passif humanitaire et la réforme du système électoral , la loi sur les partis politiques etc ..
6. Conditions préalables non satisfaites
L’opposition pose des conditions préalables au dialogue, notamment :
La levée des entraves à l’application de la Constitution et des lois.
La mise en œuvre de mesures pour garantir la transparence dans la gestion publique.

A mon avis ;
Pour surmonter ces obstacles, un dialogue politique doit être :
Impliquer tous les acteurs politiques, sociaux et civils.
Établir des garanties claires pour éviter les échecs passés.
Montrer une réelle volonté politique d’engager des réformes profondes.
Sans ces éléments, le dialogue risque de reproduire les impasses précédentes et d’aggraver la méfiance entre les parties prenantes.
Abdoulaziz DEME le 09 Avril 2025

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