Biram : « Nous ne participerons pas au dialogue de Ghazouani » — Une décision fondée, une posture cohérente
Biram : « Nous ne participerons pas au dialogue de Ghazouani » — Une décision fondée, une posture cohérente
Le refus de Biram Dah Abeid de participer au dialogue national proposé par le président Mohamed Ould Ghazouani n’est ni une posture de blocage, ni un simple geste politique : c’est un acte de cohérence, de principe et de responsabilité historique. Dans un contexte où le régime accumule les promesses non tenues et entretient une culture de mépris envers les revendications fondamentales de l’opposition, participer à un tel dialogue reviendrait à cautionner une mascarade.
Depuis son arrivée au pouvoir, Ghazouani a multiplié les engagements verbaux sans jamais passer à l’acte sur les dossiers sensibles. Il a promis l’apaisement, la concertation, la justice… Mais sur le terrain, les pratiques autoritaires continuent : restrictions des libertés, arrestations arbitraires, gestion opaque du pouvoir et marginalisation des voix discordantes. Comment dialoguer avec un pouvoir qui ne respecte ni ses engagements passés ni la parole donnée ? Le dialogue ne peut avoir de sens sans la confiance, et Ghazouani a trahi cette confiance.
Ghazouani refuse des préalables légitimes
Le pouvoir a ignoré des préalables pourtant élémentaires posés par l’opposition radicale et les organisations antiesclavagistes :
– Reconnaissance légale des partis politiques comme le parti de Biram (RAG), systématiquement exclu du jeu démocratique malgré une base populaire incontestable.
– Règlement du passif humanitaire : les déportations, les massacres, les spoliations des années 80-90 continuent de peser comme une blessure béante sur la conscience nationale. Ignorer ce dossier, c’est refuser la réconciliation réelle.
En refusant de traiter ces questions, le régime montre que le “dialogue” n’est qu’un instrument cosmétique, une tentative de maquiller le statu quo et d’absorber les critiques sans rien changer.
Ce pseudo dialogue : Une manœuvre politique déguisée en dialogue
L’appel au dialogue s’inscrit dans un calendrier électoral opportuniste. Il ne vise pas à construire un consensus sincère mais à affaiblir l’opposition, à la diviser et à légitimer un processus verrouillé d’avance. Participer à ce “dialogue” sans garanties, c’est offrir une caution politique gratuite à un régime qui piétine les principes démocratiques.
Eywa Une opposition qui se respecte doit savoir dire non
La décision de Biram est donc une ligne rouge assumée : on ne dialogue pas avec un pouvoir qui nie nos droits fondamentaux. Ce refus n’est pas un repli, mais un appel à un vrai changement de méthode. Un vrai dialogue suppose l’écoute, le respect, la reconnaissance de l’autre — pas l’instrumentalisation politique.
Eywa refuser de participer à un simulacre de dialogue sans justice ni reconnaissance n’est pas une fuite, c’est une forme de résistance. C’est rappeler que la Mauritanie ne guérira pas tant que ses plaies resteront ignorées wetov
Sy Mamadou