Dialogue, pas dialogue, ça ne finira pas !
Dialogue, pas dialogue, ça ne finira pas !
Même si le gouvernement accédait à toutes les revendications émises par les nationalistes pulaars depuis 1958 jusqu’à présent, la lutte des races qui a remplacé chez nous la lutte des classes ne prendra jamais fin.
Il en va de même pour la lutte contre l’esclavage. Peu importe la bienveillance, la générosité et la volonté de l’État de clore définitivement ce dossier, il ne réussira jamais.
Il y a des agitations et des batailles qui ne se terminent pas, car elles sont lancées pour servir des agendas cachés.
Il est faux de croire que, du jour au lendemain, les partis politiques, les associations de droits humains et la diaspora engagés dans cette entreprise militante vont renoncer en disant c’est bon : ‘’Nous avons obtenu satisfaction et la lutte est maintenant terminée’’. C’est complètement illusoire.
Au nom de la prétendue cause de la lutte contre l’apartheid et l’esclavage en Mauritanie, des fonds ont été levés et peuvent toujours être mobilisés en Europe et aux États-Unis.
Des hommes et des femmes se sont remplis les poches et sont sortis pour de bon de la pauvreté.
Des hommes et des femmes ont été élus députés.
Des hommes et des femmes sont sortis de l’anonymat et jouissent désormais d’une grande notoriété publique.
Des hommes et des femmes sont devenus ministrables, voire présidentiables.
D’autre part, les nationalistes pulaars s’agitent partout dans la sous-région. Si l’on prétend que l’État mauritanien est raciste, qu’en est-il du Sénégal, du Mali, de la Guinée, du Cameroun et du Burkina, etc. ? Ces pays et bien d’autres connaissent aussi des crises ethniques impliquant les Poulo-Toucouleurs.
Est-il vraiment justifié de soutenir que toute l’Afrique est raciste en raison du fait que la langue peule n’est pas enseignée et officiellement reconnue ?
Enfin, savez-vous pourquoi les militants d’IRA et des FLAM nous appellent les Arabo-Berbères ?
Leur but est de briser notre harmonie, notre identité arabe, le nœud gordien de la question nationale.
Par conséquent, va-t-on trancher et partager l’État entre les Arabes et les Pulaars ?
Si nous le faisions, est-ce que cela garantirait la cohésion nationale et la paix civile sur le long terme ?
Rien n’est moins sûr. Les ambitions nationalistes sont sans limites.
En 1987, si les militaires pulaars avaient eu un peu de chance, ils auraient pu mener à bien leur tentative de coup d’État.
En 1989, si Saddam Hussein n’avait pas été là pour dissuader, la guerre entre la Mauritanie et le Sénégal aurait été déclenchée par ces mêmes nationalistes pulaars.
Et demain ?
Ely Ould Sneiba
Le 23 mars 2025
