Coup de force légal en Mauritanie : analyse
Coup de force légal en Mauritanie : analyse
Dans les pages du quotidien Le Monde, daté du 26 mars 1979, se dessine le tableau d’un coup de force légal, tel un orage soudain sur les cieux de Nouakchott. Le colonel Mohamed Ould Saleck, chef d’orchestre de cette symphonie politique, a révisé la Charte constitutionnelle, une partition qu’il avait lui-même composée après le coup d’État du 10 juillet 1978. En se parant des pleins pouvoirs, il a scellé son emprise sur le destin de la Mauritanie. Mais, comme un marionnettiste qui coupe les fils de ses complices, il a écarté de la scène politique trois figures influentes du Comité militaire de redressement national (C.M.R.N.), dont le commandant Jiddou Ould Saleck, dont les ambitions de pouvoir et les sympathies pour l’Algérie et le Polisario étaient des étoiles filantes dans le ciel de l’autorité.
Cette manœuvre, perçue comme une volonté de préserver le statu quo, s’inscrit dans un contexte politique complexe, où les tensions internes et les incertitudes géopolitiques s’entrelacent comme des racines d’arbres cherchant la lumière. Bien que le colonel Saleck ait consolidé son pouvoir, un vent de mécontentement souffle parmi la population, avide de réformes économiques et politiques. La répression des mouvements de revendications culturelles et linguistiques, ainsi que la volonté de maintenir une hiérarchie raciale, risquent d’aggraver les tensions sociales, tel un feu de paille prêt à embraser la forêt.
Sur la scène internationale, la question du Sahara occidental demeure une pierre d’achoppement. Le colonel Saleck, tel un funambule sur un fil tendu, semble désireux d’éviter un conflit ouvert. Cependant, son incapacité à résoudre cette situation épineuse pourrait le pousser à adopter une posture plus agressive, surtout face à une opposition interne qui gronde comme un tonnerre au loin.
Scénarios possibles pour la Mauritanie aujourd’hui :
Stabilité autoritaire : Le régime de Ghazouani pourrait, tel un roc face aux vagues, réussir à maintenir le statu quo en réprimant les oppositions et en consolidant son pouvoir. Cela pourrait engendrer une période prolongée de stabilité, mais au prix d’une montée des tensions sociales et d’un isolement international, comme un navire à la dérive dans une mer agitée.
Réformes et ouverture : Face à la pression interne et internationale, le gouvernement pourrait être contraint d’initier des réformes politiques et économiques. Cela pourrait ressembler à l’éclosion d’un bourgeon, promettant la floraison de nouveaux partis politiques et d’une démocratisation progressive. Toutefois, cet équilibre délicat nécessiterait une danse subtile pour ne pas compromettre le pouvoir en place.
Conflit interne : Si les tensions sociales continuent de s’intensifier, le spectre d’un conflit interne pourrait se profiler à l’horizon, notamment en raison des revendications de la communauté noire mauritanienne. Cela pourrait déstabiliser le régime et entraîner des violences, tel un volcan prêt à entrer en éruption.
Changement de leadership : L’émergence de nouvelles figures politiques, comme autrefois M. Ismaël Ould Amar, pourrait catalyser un changement de leadership. Si un nouveau mouvement parvient à mobiliser un soutien populaire suffisant, cela peut conduire à un renversement du régime actuel, à l’instar des révolutions qui ont secoué d’autres rivages.
En conclusion, la Mauritanie se trouve à un carrefour critique, où chaque décision du gouvernement actuel, ainsi que les réactions de la population et des acteurs politiques, façonneront l’avenir du pays dans les mois et les années à venir. La nécessité d’un dialogue inclusif et d’une prise en compte des aspirations de tous les segments de la société est plus que jamais d’actualité, tel un phare guidant les navires dans la tempête, pour éviter une escalade des tensions et favoriser un développement harmonieux.
Ahmed OULD BETTAR